La pièce était sombre, chaude et si familière. Je restais appuyé dos contre le chauffage, les jambes ramené vers moi et retenu par mes bras formant quasiment un cercle autour d’elles. Le regard dur que mes yeux portaient semblait être le même que ces dernières années.

Froid, vengeur, triste et si seul…

Personne ne semblait comprendre qui j’étais maintenant, regrettant celle que j’avais été dans les belles années. Ma vie ne faisait que débutée et déjà elle prenait un tournant inquiétant. Rien ne pouvait sortir de bon de mon âme, plus maintenant. J’étais sûr que n’importe quel personne capable de voir les auras, car oui ça devait bien exister puisque les sangsues et les loups vivaient, alors pourquoi pas. Bref, je disais que j’étais sûr que n’importe laquelle de ces personnes verraient non pas la couleur de la terre, de la force et de l’harmonie rayonner en moi mais simplement la couleur des ténèbres. Le noir. Si mes pensées étaient sombres, l’intérieur de mon être devait y ressembler. J’avais un mal-être constant qui allait et venait au fur et à mesure que les évènements se succédaient. Le départ de Sam dans ma vie à causer un vide que je n’aurais jamais pu soupçonner à moins de le voir de mes propres yeux, d’avoir le vérité en face des yeux quoi… Mais l’être humain est fait ainsi, il ne se rends compte de ce qu’il a que le jour où il a tout perdu, que les ficelles qui tenaient sa vie craquent et s’échappent sans moyen pour les rattraper. Et si par chance, un jour, vous réussissez à vous saisir de l’une d’elle, sachez que quoique vous pourrez faire, aucun rafistolage ne ramènera à l’identique votre relation. Je l’ai compris, un peu tard. Et je n’ai rien pu y faire.

Il y a des jours comme ça ou rien ne va. Ce jour là en faisait partit. Et oui, Leah n’est pas forcement la plus forte comme elle aime le montrer !

Ironisais-je. C’est drôle de se rappeler une vie que l’on avait et avoir tant de regret qu’on en devient incapable de vivre le moment présent et que l’on finit par s’embourber dans une spirale sans fin. J’attends toujours la main qui m’aidera à me sauver de cet engrenage terrible, j’attends toujours la clef qui me libèrera et me redonnera le gout de vivre. Où es tu ? Je suis las d’attendre ta venue, las de chercher sans cesse un regard nouveau autours de moi en espérant que cette fois ci sera la bonne. Ca fait maintenant un peu plus de cinq année que je suis louve et seule. Ca fait beaucoup plus que cinq ans que Sam m’a abandonnée. C’est dur, vraiment très dur. Je pensais avoir tout et il n’en ai rien. Je ne veux plus jamais que l’on referme une porte sur moi, je ne veux plus jamais ressentir au travers de mon corps ce sentiment qui nous semble si doux et qui pourtant est amère et poignant. Il vous agrippe, pose sa morsure sur vous et ne vous quitte plus car sous son contrôle vous n’êtes qu’un pion incapable de réaction. Il vous faut le soutien et l’aide d’une autre personne, si possible très attachée à vous, afin de comprendre et de soigner cette plaie.

Le regard toujours plongé dans mon reflet projeté par mon miroir, je me fixais, la mâchoire serrée. Mes poings l’étaient également. Il me paraissait si aisé d’habitude de retenir mes larmes que je fus prise par surprise quand l’une d’elle se pointa et roula le long de ma joue sans que je ne puisse y faire quoique ce soit pour la retenir. C’était quoi ça ? Depuis quand je devenais si sensible et incapable de contrôle ? Les tremblements venaient à allure régulière, annonçant une future transformation. Ma voix retenu au fond de ma gorge voulait crier, hurler sa colère. Je voulais tout envoyer en l’air autour de moi, quitter cette vie qui ne me satisfaisait plus et dont les lieux imprégnés de souvenir faisait chaque jour plus mal lorsque je devais les traverser. Mon seul véritable ami se trouvait être Jacob. Le seul qui faisait en sorte que j’aille mieux, bien que je ne le voie pas souvent. Il n’était même pas au courant de ce qui se passait dans ma tête. J’évitais au possible de paraitre nostalgique lorsque j’étais à ses côtés, lorsque j’étais tout comme lui, sous ma forme de loup…

Les tremblements devinrent plus intense, un degré au dessus lorsque mes pensées s’orientèrent vers les vampires. C’était de leur faute tout ça, si Sam ne s’était pas transformé, jamais rien de tout ça ne se serait produit. Je ne regrettais pas ma forme lupine, simplement ma nouvelle vie qui n’avait rien à voir avec l’autre, d’avant.

Une seconde larme coula sur mon autre joue, je serrais davantage les poings comme si ça pouvait les empêcher de tomber. Sans m’attarder plus longtemps, je me levais et retirait mon tee-shirt puis j’en fis de même pour mon short, après tout j’étais dans ma chambre, j’avais le droit de faire ce que bon me semblait. Les tremblements surgirent avec force et provoquèrent ma transformation. Ce fut en très peu de temps que je retrouvais ma forme animale, avec un réel plaisir. Bondissant à travers ma fenêtre que je venais d’ouvrir, j’entamais une course folle qui me mena directement dans les bois. Seul le son de mes pattes effleurant la terre sèche animait la forêt. Mes oreilles penchées vers l’avant cherchaient un son que je connaissais tandis que mes pensées sondaient les alentours à la recherche d’un camarade.

Trottant à un rythme régulier, je traversais les bois et quittait La Push pour me rendre dans une clairière non loin de là, celle où nous avions tué une sangsue il y a longtemps de ça… Bien que je ne faisais pas partit du groupe à ce moment là, je me considérais presque comme présente puisque j’avais vu le récit tant de fois au travers des pensées de mes anciens frères. Tout m’était familier comme si j’avais moi-même fait les gestes et manœuvre. Là, rien de tel qu’une bonne chasse pour me défouler.
Sans m’en rendre compte je me rapprochais de la nationale et l’instant d’après j’étais au milieu de celle-ci, arrêté sur place à jeté des regards un peu partout.

Vampire, ou êtes vous ?