Je l'avais emporté avec moi. Cette nièce dont je ne savais encore rien. Pardon, petite nièce. Je nous avais arrêté devant mon immeuble et lui avais fait signe de me suivre jusqu'à mon appartement, qui était d'ailleurs fort inutile étant donné que je ne dormais pas, mais bon, il me fallait bien un endroit pour me poser, surtout au vue de ce que j'étais entrain d'entreprendre. Bref. Je la laissai s'assoir sur le canapé tandis que je posais mon casque et mon sac dans un coin de la pièce. Propreté incarné. La nuit je m'amusais à faire le ménage dans tous les sens pour ne pas laisser le moindre grain de poussière sur le sol et rangeais mes livres par ordre alphabétique. J'avais pas mal d'objets ici maintenant, et je ne savais pas comment je ferais si jamais j'avais à déménager à cause des Volturi, ou des Cullen. Je tournai la tête vers Lilianna et retira ces lunettes de soleil. Ses yeux étaient d'un orange fauve qui n'avait rien de choquant, mais qui changeait de ses iris verts luisants. Gardant le silence, il attendit de voir sa réaction avant de dire ce qu'il voulait dire. Pour le moment il se posait surtout des questions sur ses liens avec les loups-garou, pour porter leurs odeurs à ce point elle devait les fréquenter assez souvent, pour ne pas dire tous les jours, et si mon odeur était sur elle, ils allaient débarquer ici...Zut, j'ai pas réfléchis à ça pour le coup. M'asseyant sur le fauteuil en face d'elle, je réfléchissais tout en attendant sa réponse ou sa question, ou n'importe quoi du moment qu'elle n'était pas terrifiée.

Chris arrêta sa moto devant un immeuble et me fit signe de le suivre et de monter vers son appartement. Ce que je fis sans dire un mot, tout un tas de questions n’arrêtaient pas de défiler dans ma tête et la première était la suivante ; Que voulait-il me révéler de si important pour ne pas l’avoir fait dans le parc de Forks ? Je n’en savais rien. Je m’assis sur le canapé observant autour de moi discrètement tandis que Chris posait son sac et son casque dans un coin de la pièce. Ce que j’avais remarquée en premier en rentrant était la propreté impressionnante de l’appartement, moi j’étais maniaque mais pas à ce point, là c’était presque… médical… pas un grain de poussière ne recouvraient le sol, tous les livres étaient à leur place semblant même être rangé dans l’ordre alphabétique et enfin les objets étaient impeccablement rangé semblant chacun avoir une place très précise dans le décor.

Chris enleva ses lunettes de soleil – qui d’après moi n’était pas vraiment très utile par le temps qu’il faisait – et je pus voir ses yeux, d’un… orange luisant ? Orange !? Mais, ils étaient vers, j’étais certaine qu’ils étaient verts ! Par réflexe je me tassais sur le canapé sur lequel j’étais assise en ramenant mes jambes vers moi et en passant mes bras autour de mes genoux.

-Tes yeux ils…

Cependant je m’interrompis toute seule. Il avait un secret à me révéler et cette couleur d’yeux pour le moins inhabituelle en faisait peut-être parti. Chris s’assit sur le fauteuil en face de moi semblant attendre une réaction de ma part. Je respirai profondément pour me calmer un peu et plongeais mon regard , qui devait à cet instant exprimé la frayeur et l’incompréhension que j’avais ressentis face à ses yeux, dans le sien.

-Je veux la vérité, toute la vérité, dis-je d’une voix tremblante d’inquiétude.

Cependant je n’avais pas peur, enfin pour l’instant. Sans savoir réellement pourquoi j’étais persuadé que l’homme en face de moi ne me ferait jamais de mal, je me sentais même en parfaite sécurité avec lui. Sécurité que je n’avais jamais ressenti avec quelqu’un auparavant hormis avec Seth. Cependant il émanait de Chris quelque chose d’un peu… effrayant et j’étais certaine que quiconque à ma place à cet instant aurait été mort de peur.

Il glissa sa main sur sa joue semblant réfléchir à ce qu’il allait dire. Moi je le fixai toujours de mon regard perçant essayant de lire en lui du mieux que je pouvais cependant c’était difficile, d’ordinaire j’arrivais assez bien à déchiffrer les émotions des gens mais avec Chris c’était totalement différents.

Ce n'est rien de grave, c'est à cause de mon changement d'alimentation.

Et zut, c’était aussi ce genre de phrase qui avait le don de m’agaçer considérablement, pourquoi ne m’en disait-il pas plus ? Je voulais la vérité, j’avais besoin de la connaître, mais lui semblait s’entêter à me la donner par des petits bouts d’énigmes ce qui avait le don de mettre mes nerfs à vif. Il se leva et avec un léger sourire posa sa main sur ma joue. Je frissonnai face à cette froideur des plus inhabituelle, moi qui m’était habitué à la chaleur de Seth, on pouvait dire que c’était le feu et la glace, des opposés…

Tu n'as pas à avoir peur, je ne te ferais pas de mal.

Je hochai simplement la tête, bizarrement il n’avait pas eut besoin de me le dire, je le savais je me sentais en parfaite sécurité avec lui et étais consciente qu’il ne me ferait pas de mal, intentionnellement en tout cas.

-Je sais, dis-je donc simplement.

Chris plongea son regard dans le mien et je supposai qu’il tenta de me faire passer un message, la vérité, pouvait-il seulement me la dire, je n’en étais pas sûre, mais comment pourrais-je la deviner… Je me mordis la lèvre et demandai :

Chris, que peux tu me dire exactement ?

J’étais inquiète, la vérité j’étais consciente qu’elle était dangereuse et pour lui et pour moi, mais j’avais besoin de la savoir, pourrais-je au moins la comprendre ? Car s’il me parlait seulement par énigme ça risquait d’être difficile.

J’ouvris de grand yeux lorsqu’il tira son fauteuil vers lui semblant toujours être aussi plongé dans ses réflexions, il était un homme donc avait forcément plus de force mais à ce point, c’était impossible, il avait tiré son siège vers lui comme s’il s’agissait d’une plume ! Chris continuai à me fixer, la couleur de ses yeux étaient réellement hors du commun, s’en était presque stupéfiant. Il ferma brusquement les rideaux et ne m’y étant absolument pas attendu je sursautai. Il se décida enfin à me répondre.

Normalement je ne devrais même pas te parler du tout, c'est contre les règles.

Quelles règles ? Encore une question qui resterait dans mon esprit et qui ne serait pas élucidée, je commençais à m’inquiéter, la vérité étais dangereuse ça je l’avais bien compris, mais pourrais-je arriver à la deviner… ? Un silence pensant, enfin pour moi en tout cas, s’installa dans la pièce, Chris semblai perdu dans ses réflexions, cependant je décidai de ne pas rompre ce silence, avec les éléments dont je disposai à cet instant j’étais incapable de deviner quoi que ce soit, alors j’espérai qu’il décide de m’en dire, ou même de m’en montrer, un peu plus.

Il posa sa main sur la mienne et une fois de plus je frissonnai face à la fraicheur qu’il dégageait. Pour résumer : une fraîcheur réellement surprenante, une force hors du commun et une couleur d’yeux vraiment très bizarre, voilà ce que je savais, ça plus le fait qu’il ressemblait trait pour trait à mon grand oncle et qu’il avait sous entendu l’être alors que Chris Pain était censé avoir plus de cent ans.

Je ne peut rien te dire, mais je peut te laissé le découvrir en te donnant des indices, alors ne m'en veut pas si jamais je parle par énigme.

Je ne pus m’empêcher de sourire, plutôt sarcastiquement face à cette phrase, parler par énigme il n’avait fait que ça depuis le début et ça ne m’avait pas amenée à deviner grand-chose jusque ici. Il exerça une légère pression sur ma main en serrant mes doigts dans les siens et une fois de plus un frisson me parcourus face au regard qu’il m’adressa, il me fixait, sans ciller, sans même avoir besoin de cligner des yeux. Ce regard n’était pas… normal, il n’avait presque rien de réellement humain. Humain... l’était-il, qui est-il ou plutôt… quoi ?

-Je ne t’en veux pas mais je ne comprends pas… chuchotais-je.

Je marquai un léger temps de pause, les questions que je m’étais posée précédemment, devais-je les lui poser ? Je n’en savais rien pourtant je m’en sentais obligée, j’étais perdue, rien n’avais plus de sens pour moi aussi ce genre de question ne me parûs même pas déplacé.

-Qui est tu ? Ou plutôt… qu’es-tu ? Es tu… humain ?

J’avais posée ses questions avec une incertitude non feinte, étais-je sur la bonne voix ou me trompais-je complètement, je le saurais bien assez tôt, enfin je l’espérais.

Chris, qui me fixait toujours, finit cependant par détourner le regard. J’en fus quelque peu soulagée, non pas que son regard me mette mal à l’aise n’y quoi que se soit mais c’était… étrange que quelqu’un soutienne votre regard aussi longtemps, normalement un des deux finissaient toujours par détourner les yeux.

Lorsque je lui eus demandé s’il était humain, une question très bizarre en soit, il n’en parût pas étonné le moins du monde, comme si on lui posait cette question souvent. Il haussa simplement les épaules affichant une mine penaude et vint s’assoir sur le canapé à côté de moi avec une rapidité déconcertante, qui n’avait absolument rien d’humaine j’en étais certaine. Assis près de moi, ses pieds installé sur le fauteuil ou il était auparavant il me fixait semblant réfléchir à la réponse qu’il allait me donner.

Si quelques minutes avant ce regard m’aurais dérangé il n’en fut rien et je l’observais moi aussi, attendant aussi patiemment que je le pouvais sa réponse.

Qui je suis tu le sais. Ce que je suis...Disons que théoriquement, oui, je suis humain.

Théoriquement… ? Cette conversation prenait une tournure vraiment très étrange, le jeune homme assis à côté de moi était en train de me dire qu’il était « théoriquement » humain. Qu’est ce que sa pouvait bien vouloir dire « théoriquement », je n’en savais rien, j’étais dans l’incompréhension totale surtout qu’il venait de confirmer être mon grand oncle en disant « Qui je suis tu le sais. ». Il pressa doucement sa main glacé sur ma joue ce qui me permis de reprendre mes esprits. Je respirai un grand coup en fermant mes yeux quelques secondes afin de tenter de me calmer, la vérité j’avais besoin de la connaître, vraiment, mais elle m’effrayait tout autant que j’en avais besoin.

Théoriquement… qu’est ce que sa veut dire ? demandais-je enfin d’une voix tremblante.

J’étais à peut près certaine que cette question était une de celle dont il ne pouvait pas répondre, explicitement en tout cas mais tant pis, je l’avais quand même posée. Je le fixais toujours de mes yeux verts, qui, à cet instant, exprimaient l’incompréhension totale dans laquelle j’étais. Je posai ensuite une question, il l’avait sous entendu, mais j’avais besoin d’entendre la réponse, vraiment besoin.

Es-tu Chris Pain, mon grand oncle ?

Un hochement de tête me suffirait mais j’avais besoin de cette réponse, pour être sûre que je n’étais pas en train de me faire un film et que la situation dans laquelle nous nous trouvions était bien réelle.

Suite à ma question Chris ne répondit pas mais me regarda simplement avec des yeux triste, inutile de dire quoi que ce soit j’avais bien compris ; comme je l’avais supposée cela faisait parti des sujets dont il n’avait pas le droit de parler, tant pis pour moi…

Nous gardions ensuite le silence pendant un moment, Chris avait fermé les yeux et ses doigts tapaient l’accoudoir du fauteuil. Suite à ça il arrêta de bouger brusquement semblant simplement attendre que je parle. Quand je lui eus posée la question qui me semblais la plus évidente il se leva, et je regardai, choquée, les trous qu’avaient fait ses doigts dans l’accoudoir. Il ouvrit les rideaux et se tourna vers moi, enfin, il hocha la tête pour répondre à ma question.

Voilà, il venait tout bonnement avouer être mon grand oncle de cent quarante ans, c’était trop pour moi, vraiment j’avais crue pouvoir gérer mais là je n’y arrivais plus, tout ça étaient tellement… fantastique.

Mais… c’est… tu… je… hein… pardon ?

Bon, cette phrase ne voulait rien dire j’en avais conscience mais elle résumait en gros mes pensées du moment, confuse et mélangée… Il ne pouvait pas avoir 140 ans, c’était humainement impossible, comment quiconque pouvait vivre aussi longtemps, à moins d’être immortel bien entendu mais bon… à ma connaissance le secret de l’immortalité n’avait pas encore était découvert jusque là. J’essayais de mettre un peu d’ordre dans mes pensées afin de faire une phrase un peu plus construite. Je fermai donc les yeux pendant quelques instants et les rouvrit en prenant une grand inspiration.

Si ce que tu prétends est vraie, ça veut dire que tu as… 140 ans ?

A cet instant j’avouais que j’aurais aimée partir, loin, et oublier cette conversation à jamais, s’en était trop pour moi. La vérité je la voulais mais pas si c’était pour qu’elle chamboule ma vie à jamais, cependant le pourrais-je seulement… partir ? Me laisserais-t-il faire ?

Chris plissa les lèvres semblant devoir se retenir fortement pour ne pas dire quelque chose, finalement il sembla ne pas arriver à se contenir.

Quoi, tu m'en donnais plus? Moi qui pensais être bien conservé !

Il rit avant de me regarder avec un doux sourire. Moi je ris à mon tour partant même dans un fou rire plus nerveux qu’autre chose. 140 ans… c’était impossible, je ne pouvais pas le concevoir mais que pouvait bien être cet homme, je ne comprenais pas, je ne comprenais plus rien. J’avais vraiment besoin d’air. Il caressa doucement sa joue de sa main fraîche mais cette fois ça n’eut aucun effet. Je me levai brusquement du fauteuil et ouvrit la fenêtre afin de pouvoir respirer un peu d’air frais, je ne me sentais vraiment pas bien, des sueurs froides avaient commencé à couler dans mon dos et mes mains tremblaient.

Alors, je lui lançai un sourire désolé et fit la première chose qui me passa par la tête, je courrai vers la porte dans l’espoir de pouvoir partir, loin…