Encore une fois. Encore une fois je me voyais dans l’obligation de laisser Eva et Alex seul. Encore une fois j’étais obligé de me rendre en catastrophe à Volterra sous ordre express d’Aro. Non pas qu’exécuter une mission pour mon ancien clan m’est un jour déranger, elles étaient toujours très divertissantes et cela me rappelait la période où j’étais à Volterra, mais je détestais mentir aux miens et lorsqu’il s’agissait des Volturi j’y étais forcé. Si Alex ne se doutait certainement de rien croyant à l’excuse que je leur avais fournit je savais parfaitement qu’Eva, mon amour, celle qui me connaissait mieux que personne, savait où je me rendais. Embrassant ma moitié avec tendresse et étreignant mon fils je pris donc la route de Volterra.

Le voyage n’avait, dieu merci, pas été très long et je me retrouvais maintenant à marcher dans les couloirs sombres du château des Volturi me dirigeant vers la salle des trônes où je le savais, les rois devaient m’attendre. Le château était plutôt silencieux, comme toujours d’ailleurs, mais il m’arrivait de temps à autres de croiser des visages de marbres qui ne m’était pas inconnue. Pas un mot n’était échangé et c’était très bien comme cela. Du temps où mes appartements se trouvaient à Volterra je ne faisais que cautionner les autres gardes les pensant tous autant qu’ils étaient bien inférieurs à moi et cette vision des choses étaient resté inchangé aujourd’hui, la preuve Aro faisait appel à moi alors qu’ils étaient tous là…

J’étais maintenant presque arrivé à destination. Mon visage de marbre était fermé et je m’apprêtais à ouvrir les lourdes portes en pierre quand…

J’allais donc franchir le seuil de la salle des trônes quand une jeune impertinente se permit de surgir de je ne sais où et de se placer devant moi, toute griffe dehors, me barrant ainsi le passage. Elle avait un serpent enroulé autour du bras qui sifflait se croyant certainement menaçant. Si elle croyait que cela me faisait peur, j’en avais vu d’autres après plus de mille ans passé à servir les Volturi. Cependant je dus avouer être piqué par la curiosité, quel pouvait-être son don pour qu’elle est besoin d’un serpent pour l’exercer ? Car je doutais fort qu’elle se balade partout un serpent enroulé autour d’elle pour le plaisir, où alors elle était vraiment dérangée.

-Qui est-tu et que fait tu ici gaijin siffla-t-elle d’une voix se voulant menaçant.

« Gaijin » ? Voilà bien longtemps que je n’avais pas entendu ce mot… Comment osait-elle me traiter d’étranger alors que j’avais porté les armoiries des Volturi bien avant elle !? Elle paraissait jeune, très jeune, d’apparence cette jeune femme ne devait pas avoir plus d’une vingtaine d’année. En réalité par contre… je ne l’avais jamais côtoyé lorsque je résidais à Volterra, donc moins d’une centaine d’année ? Sauf si elle avait vécu en tant que vampire avant de rejoindre la Volturi mais dans ce cas là il était impossible de connaître son âge.

Lui lançant un regard noir je les envoyais valser contre un mur, elle et son serpent, d’un seul coup, mes nombreuses années d’existence en tant que vampire ayant l’avantage de m’avoir fait acquérir une certaine force. J’y allais certes un peu fort mais je n’avais vraiment pas apprécié la façon dont elle venait de s’adresser à moi. De plus j’avais vraiment très envie de savoir quel était son don et passer à l’offensive serait peut-être le meilleur moyen de le connaître.

Je ne sais pas comment vous avez été éduqué mademoiselle mais dans mon monde on vouvoie les gens et on leur dit bonjour à la place de les agresser. dis-je d’une voix sèche alors qu’elle se relevait.

Un sourire, en apparence courtois mais en vérité largement hautain, c’était dessiné sur mes lèvres et je la regardais toujours sachant qu’elle n’allait pas tarder à m’attaquer elle aussi n’ayant certainement pas apprécié mon geste.

Ensuite, puisque l’on ma également appris à répondre aux questions que l’on me poser, je suis ici pour voir Aro. ajoutais-je.

La jeune fille sembla réfléchir pendant quelques instants puis sa décision semblant prise elle me répondit :

-Hé bien bonjour alors ! Et bienvenue dans MON monde !

Je ne savais pas si cette phrase était sincère, ou simplement provocante, mais étrangement cela ne me déplut pas, elle avait du cran cette jeune vampire.

Son don enfin dévoilé, à mes yeux admiratifs je dus l’avouer bien qu’encore une fois je ne montrais rien, le serpent de la jeune fille pris feu et tous crocs dehors attaqua. Alors comme ça nos dons étaient sur certains points similaires ? Après tout nous contrôlions tout deux le feu, la seule différence étant qu’elle avait besoin de son serpent pour y parvenir.

Le reptile me mordit au niveau des bras, de l’épaule et du dos tandis que la jeune fille, souriante bien entendu, commença à tourner autour de moi entamant ainsi une sorte de danse. Jeune et inexpérimentée, elle l’était encore cela se voyait à sa façon de combattre, plus sur des gestes incessant que sur une façon réfléchit, mais elle se débrouillait plutôt bien je dus l’admettre.

Agile, j’arrivais quand même à éviter certains coups mais pas tous. L’effet du feu me brûlant la peau était douloureux, très douloureux même, mais je ne montrais rien le visage fermé, d’une part par la concentration pour éviter le plus de morsure possible, mais aussi parce que je voyais très bien que la jeune fille s’amusait. Elle voulait jouer ? On allait jouer.

Ce pseudo combat m’amusait assez je dus l’avouer. C’était plutôt divertissant et j’allais ainsi pouvoir vérifier si mes réflexes n’étaient pas trop rouillés. Nous étions en plein milieu d’un couloir, quelqu’un pourrait donc surgir d’une minute à l’autre, Aro devait certainement m’attendre plus ou moins patiemment, mais je pris quand même la décision de rentrer dans le jeu de la jeune femme, dont j’ignorais toujours le prénom soit disant passant.

Sautant sur le côté pour éviter une de justesse une nouvelle morsure un sourire s’afficha sur mon visage tandis que je me concentrais pendant quelques secondes sur mon objectif. Nous étions dans un milieu clos, cela serait donc plus difficile mais grâce à mes nombreuses années de pratique je savais que j’y arriverais. Lentement, mais toutefois sans que la jeune vampire n’est le temps de s’échapper un cercle de feu pris place autour d’elle l’emprisonnant jusqu’à auteur du buste. J’aurais pu l’y enfermé totalement dedans sans aucun problème mais ne le fit pas.

J’ai comme l’impression que nos monde commence à se ressembler, ne trouvez-vous pas ? demandais-je Vous vous débrouillez plutôt bien pour un jeune vampire je dois l’avouer, puis-je vous demander votre prénom ?

Le ton avec lequel je lui avais parlé était maintenant nettement moins méprisant bien que l’on ne puisse toujours lire aucun sentiment sur mon visage de marbre. Je m’adressais maintenant à elle d’égal à égal.

La réaction de la jeune femme eut le don d’élargir encore un peu plus mon sourire ; elle plaqua tout d’abord ses bras le long de son corps, certainement désireuse d’éviter d’être brûlée, avant qu’un sourire à la fois curieux et émerveillé se forme sur ses lèvres.

Suites à mes paroles la jeune vampire hocha la tête, honorée du compliment, avant de répondre d’un ton jovial :

-Effectivement, il semble que nos deux univers aient quelques points communs ! C’est assez étrange et amusant à la fois….

Effectivement, je ressentais exactement la même chose que cette jeune femme. J’étais à la fois amusé de rencontrer quelqu’un possédant un don se rapprochant de très près du mien, mais en même temps je trouvais cela vraiment étrange étant donné que jusque là je n’avais jamais rencontré quelqu’un ayant le pouvoir de pouvoir manier le feu tout comme moi alors que cela faisait maintenant plus de 1000 ans que j’étais devenu immortel.

La personne dont j’ignorais pour le moment le nom dû décider qu’il était temps qu’elle se libère de sa prison de flamme puisque, très agile, elle sauta au dessus du feu pour finalement atterrir derrière moi. N’étant pas certain de vouloir qu’elle se blesse, mais aussi parce que l’effort que je fournissais pour maintenir ma barrière de feu en place commençait imperceptiblement à se faire ressentir en moi, j’avais détourné mon regard dès qu’elle avait sauté ce qui fit tout de suite s’évanouir les flammes.

D’une voix joyeuse, et ou l’on pouvait percevoir un brin de malice, elle prit à nouveau la parole :

-Je suis Zéphira Volturi ! déclara-t-elle tout d’abord. Sous les sifflements mécontents qu’émettaient son serpent elle ajouta : Et voici Nacarat !

La réaction du serpent, qui je le savais désormais se nommait Nacarat, me fit sourire. L’animal avait du caractère, certainement autant que sa maîtresse.

-Puis-je également savoir votre nom ?

D’accord, on pouvait dire que cela avait plutôt mal commencé entre elle et moi mais j’avais vraiment été impressionné par sa technique de combat, qui pour un jeune vampire était bien rodée, et surtout par son don quelque peu semblable au mien. De plus se dégageait d’elle une certaine fraîcheur qui était plutôt agréable, elle était jeune, impulsive, courageuse, et cela me plut beaucoup. Soulevant légèrement le chapeau que j’avais sur la tête je fis une légère révérence avant de déclarer :

Alors enchantée de faire votre connaissance Zéphira, je me nomme Dorian, Dorian McCherry. Marquant un léger temps de pause je décidais finalement d’enfin lui dévoiler la raison de ma présence dans ce château, Je résidais autrefois ici et est servi la famille royale pendant plus de mille ans. Aujourd’hui encore je continu à exécuter des missions pour leur compte, d’où ma visite ici, Aro ma demandé de venir.

Par la suite je décidai de lui parler de nos dons respectifs car leurs similitudes m’intriguaient beaucoup.

Je dois avouer être très intriguée par votre don Mademoiselle Volturi, je n’avais jamais rencontré un vampire possédant un pouvoir se rapprochant du mien. Avez-vous obligatoirement besoin de Nacarat pour faire apparaître les flammes ou pouvez-vous le faire sans lui ? demandais-je sincèrement curieux.

Quand je lui eus révélé être un ancien Volturi la réaction de la jeune femme fut immédiate : pendant quelques secondes elle sembla brûlante d’envie de me poser une question, à savoir pourquoi avais-je bien pu quitter ce clan pourtant si réputé dans le monde des vampires, mais elle finit par se raviser pensant certainement que cela serait indiscret.

Une fois le sujet de nos dons ayant une étrange similitude abordé le visage de Zéphira s’illumina, elle devait être aussi curieuse d’en apprendre d’avantage sur mon don que moi sur le sien. Aussi lorsqu’elle répondit à ma question ce fut avec une très grande attention que j’écoutais ce qu’elle me dit.

-Nacarat doit obligatoirement être à mes coté pour que j'utilise mon don! Il agit un peu comme.....un conducteur d'énergie! J'arrive tout de même à faire apparaitre deux-trois flammèches sans lui mais, rien de très important ! Et puis, ça demande beaucoup d'énergie s’il n'est pas là ! L'un sans l’autre, nous ne sommes rien...mais ensemble, c'est le duo de choc!

Mon visage se fit songeur quelques instants pendant que le serpent de Zéphira posait ses yeux sur moi. La démonstration que m’avait faite la jeune femme avait été vraiment étonnante ; le spectacle du serpent devenant tout d’un coup flamme avant de fondre sur sa proie était vraiment époustouflant et il se dégageait une telle osmose du duo qu’il formait avec la jeune femme que s’en était presque magique.

Mais une pensée me traversa : si elle arrivait tout de même à créer du feu sans que Nacarat l’aide peut-être étais-ce juste une question d’entraînement. Peut-être en pratiquant encore d’avantage arriverait-elle à une bonne maîtrise des flammes qu’elle pouvait créer ? D’un autre côté Nacarat et elle formait un duo de choc et le serpent était vraiment redoutable, tout comme la jeune femme pouvait l’être d’ailleurs. Pour l’instant elle était encore jeune et inexpérimenté, mais plus tard elle deviendrait un atout considérable pour les Volturi j’en étais certain.

Par la suite, Zéphira me retourna la question que je venais de poser :

-Et vous, vous arrivez à créer un pareil tourbillon de flamme sans objet ni rien ? Ou avez-vous également un conducteur d'énergie?

Pour toute réponse, je levais ma main à hauteur de mon visage et quelques secondes plus tard des petites boules de flammes jaillirent. Concentré j’agitai un peu ma main et elles se mirent à faire de jolies cercles, de plus en plus grand avant de s’envoler piquant vers le plafond puis de s’arrêter brusquement juste avant de le frôler. Arrêtant là mon petit manège je détournais le regard et les flammes s’évanouirent.

-En fait, il se trouve que je suis pyrokinésiste, j’ai donc un contrôle total du feu sans avoir besoin de conducteur d’énergie ni d’object particulier. Seuls les facteurs environnementaux rendent cette tâche plus ou moins ardue. Par exemple créer des flammes dans un milieu tel que celui-ci, clos et exigu, me demande d’avantage de concentration que si j’étais à l’extérieur. De plus mon don ne fonctionne qu’à environ 4 mètres de distance, plus loin il m’est impossible d’enflammer quoi que ce soit expliquais-je.

Par la suite je lui exposais mon idée quand au fait que si elle s’entraînait d’avantage elle devrait arriver à un contrôle plus ou moins partiel du feu.

-Je pense qu’en vous entraînant vous devriez arriver à créer des flammes, plus ou moins grosses, sans l’aide de Nacarat. Cela pourrait peut-être vous êtres utile si un jour pendant un combat il devait se retrouver envoyé loin de vous. Je pourrai peut-être vous y aider si vous le souhaitez. Bien sur vous resterez toujours plus puissante avec lui, vous formez vraiment un duo étonnant et surtout unis. déclarais-je mes yeux passant du serpent que je fixais sans vraiment m’en rendre compte à la jeune femme.

Par la suite curieux je lui demandai :

-Cela fait longtemps que vous avez rejoints les Volturi ? Ou vous avez vécu en tant que vampire avant ?

J’avais posé cette question sachant que la plupart des vampires présents dans la garde était des créations des rois et qu’ils avaient toujours œuvré au service des Volturi sans découvrir le monde en tant que vampire auparavant.

Lorsque je lui fis une petite démonstration de mon don, le visage de la jeune femme en face de moi s’illumina, elle semblait vraiment émerveillé par ce que j’étais capable de faire et j’avouais que d’une certaine manière cela me faisait plaisir. Non pas que j’étais un excentrique voulant à tout pris que l’on s’intéresse à moi, loin de là, mais j’avais moi-même été admiratif devant le spectacle que m’avaient offert Zéphira et son serpent quelques instants plus tôt alors j’étais plutôt heureux que ce soit la même chose de son côté. D’accord ça avait plutôt mal débuté entre nous mais je commençais à bien apprécier la jeune femme finalement, elle était jeune, débordante d’énergie et elle me faisait à moi-même lors de mes débuts chez les Volturi à bien des égards.

Ma proposition de l’aider un peu avec son don sembla également lui faire plaisir puisqu’un joli sourire vint étirer ses lèvres.

-Merci beaucoup! J’accepte avec plaisir votre proposition ! Vous êtes la première personne manipulant le feu que je rencontre et un entrainement en votre compagnie pourrait être plutôt intéressent!

Sur ce point là j’étais tout à fait d’accord avec elle, nous entraîner ensemble pourrait être vraiment très intéressant, instructif même, autant pour elle que pour moi. Car tout comme elle je n’avais encore jamais rencontré de personne maîtrisant le feu jusque là, et ce malgré mes nombreuses années d’existence, et nous mesurer dans de petit duel amicaux pourrait être très enrichissant.

Quand je lui eus depuis combien de temps elle était devenu un vampire Zéphira réfléchit pendant quelques instants, semblant chercher cette information dans sa mémoire ce qui eut le don de me faire sourire ; si elle avait déjà du mal à se rappeler de son âge aujourd’hui, alors qu’elle semblait encore très jeune, comment ferait-elle plus tard, lorsque tout comme moi elle atteindrait un millier d’année ?

-J'ai été transformée par Aro-sama il y à peu près 50 ans si je ne me trompe pas !

Alors je ne m’étais pas trompé, Zéphira avait bien été transformé par un des rois, Aro qui plus ait qui, comme cela avait été le cas pour moi, avait du déceler une capacité spéciale chez elle. Songer à Aro me fit me rappeler qu’il devait être en train de m’attendre et qu’il ne valait tout de même mieux pas pour moi que je le fasse encore patienter d’avantage.

-Je n'ai jamais été très forte avec les dates !

Mon rire se mêla au sien tandis que je répondis :

Je vois ça oui, imaginez vous dans mille ans, je me demande comment vous ferez pour garder une quelconque notion du temps…

Je marquai par la suite un petit temps de pause, il était temps pour moi de partir mais ça n’était qu’un au revoir, nous nous reverrions très bientôt pour nous entraîner ensemble. Une nouvelle fois je soulevai mon chapeau afin de faire une pseudo-révérence.

Bien mademoiselle, il est temps pour moi de partir, Aro doit m’attendre mais nous nous reverrons donc très bientôt pour nous entraîner. Au revoir.