Volterra. Le berceau même de la dynastie impérial qu'était celle des Volturi. Depuis plus de 3.000, les trois rois Volturiens vivaient dans ces murs, réunissant dans le plus grand secret, du moins pour les humains, d'autres immortels doués de dons plus ou moins puissants et désirant protéger le secret de leurs présences. Du moins au début. Avec les années les anciens avaient commençé a convoité de plus en plus de vampires doué de pouvoirs, et avait massacré des dizaines de vampires justes pour les récupérés et les inclures dans la garde. Personne n'avait jamais réussi a leurs resistés. Sauf les Cullen.

Cela faisait déjà 5 ans que cette histoire s'était passé, mais Aro n'en avait oublié aucun détail. La jeune Renesmée était une chose qu'il désirait étudié, comme il avait étudié les enfants immortels durant leurs périodes de créations. Si ces créatures avaient été une vraie plaie dans l'histoire vampirique, la fille d'Edward serait peut être une bouffée d'air frais. Mais ces désirs n'avaient pas put être comblé lors du face a face contre la famille de son ami. Accompagnés de dizaines d'autres vampires doués de dons, et de loup géant obéissant, qui aurait pus douté de la victoire Volturienne, quand bien même ils y auraient eut des pertes dans leurs propres rangs? Mais Alice était intervenue, accordant a l'ancien l'excuse qu'il désirait pour ne pas avoir a tous les détruires. Oui, Aro désirait que les Cullen, du moins Alice Bella et Edward, rejoignent sa cour, tout comme Renesmée. Vous me direz vous même, pourquoi ne cherchait-il pas a créé un hybride lui même? Tout simplement parce qu'il ne désirait pas le faire, et donné un prétexte a tout les vampires existant d'en faire autant s'ils le désiraient. Le cas Hybride était un sujet, pour le moment, encore assez tabou.

Assis dans son immense trône dans la salle qui leurs étaient réservé, l'ancien aux cheveux noirs de jais repassait tout ces souvenirs de la confrontation en revue, cherchant un moyen permettant a son clan d'obtenir la précieuse Renesmée, cette enfant tout a fait captivante a laquelle il n'a cessé de pensé durant ces 5 ans. L'élevé dans la tradition des Volturi étaient une excellente idée, faire d'elle une de ces messagères pour réunir le plus d'immortel possible. Et surtout les loups. Pour avoir lu dans les pensées d'Edward, Aro savait parfaitement que si la petite changeaient de camps, tout les loups-garou la suivraient, quel étrange lien cette imprégnation...Et quel aubaine pour les Volturi ! Les loups seraient pour eux l'armes imparable, capable de terrifié tout les éventuelles opposant. Mais pour le moment, ce plan était au point mort. Les McCherry n'avaient encore rien donné, mais l'ancien n'était pas pressé. Même si, plus jeune ils s'en empareraient, plus simple serait sa conversion, du moment qu'il trouvait un moyen de pression sur la petite, il aurait une tête d'avance sur elle. L'italien leva les yeux vers les portes, remarquant pour la première fois que ces frères n'étaient pas avec lui. Cette solitude ne changeait pas grand chose puisque la tête pensante des Volturi n'était autre que lui, bien que ces deux compères soient, pour lui, important dans le maintiens de l'ordre. Trois chefs valaient mieux qu'un apparement.

Le plan n'était pas encore tout a fait établis, et même si c'était le cas, l'immortel n'en saurait rien, puisqu'Alice serait capable de prédire le moindre de ces choix. Certes les conversations seraient sans doute épié, mais les choix n'étaient pas pris par les chefs volturiens... Aro se leva de son siège et passa derrière ce dernier pour observé la ville a ces pieds. Cette citée qu'il avait connu depuis l'époque de sa fondation, il y tenait bien plus que sa garde, si seulement il arrivait a y faire venir Renesmée... Le palais semblait vide, aucun son ne provenait de nul part pour le moment, sans doute les siens étaient partis se divertir ou se nourir dans les villes environnantes. La charmante compagnie de Jane n'aurait point été de refus mais elle était elle aussi absente du palais. En bref, Aro s'ennuyait pour une des rares fois de son existence, et tout le monde sait qu'elle est, et sera, très longues. Bien qu'absorbé par ces pensées, l'ancien ne manqua pas d'entendre les bruits de pas qui se rapprochait petit a petit, et tourna la tête au moment exacte où les portes ont été poussés...

L'Italie, ses villes de pierres, ses couleurs éclatantes,... Quel délice de goûter à l'éternité dans un pays si savoureux, où tous les jours étaient une nouvelle fête. Moi l'expatriée, je profitais à chaque instant de ces plaisirs faciles qu'offraient Volterra : du sang frais facilement exploitable, des bals masqués qui se finissaient dans un repas succulent et une certaine sérénité pour les immortels fidèles aux rois.

La vie ici était un régal. Certes, mon éducation ne m'avait jamais quitté et j'attachais toujours beaucoup d'importance à ma retenue, mon élégance et mon talent. Toutefois l'immortalité m'avait donné une chose que je n'aurais jamais eue dans le monde impitoyable des geishas qui avait été mien : la liberté. Bien des gardes pensaient que je ne l'appréciais pas réellement, que ma grande rigueur et mon sens du professionnalisme hérités de celle que j'avais été me bridaient : ils avaient tort. Mon perfectionnisme poussé à l'extrême me permettait au contraire de me délecter de chaque seconde de ma liberté, de chacun des plaisirs dans lesquels mon état d’immortel pouvaient me laisser croquer et d’être une des vampires les plus respectées de ce monde, par mon attachement à la réputée garde volturienne qui était un honneur.

Oui, j'aimais ma vie ou plutôt ma mort transcendée par le cadeau que m'avait fait Démétri.

Un soupir, je me levai de mon lit sur lequel étaient disposés des draps de soie d'un blanc immaculé et m'avançai vers la porte de ma chambre. Je l'entrouvris : le silence. C'était ce qui était le plus frappant depuis quelques jours dans le château, l’absence de mouvements et de paroles dans les larges couloirs aux murs de roche. Nombreux étaient ceux qui étaient partis pour quelque mission ou qui encore s'adonnait au bienfait gustatif en cette heure. Ce calme je l’aimais, mais après plus d’une semaine passée à me terrer dans ma chambre et ne sortant que pour mettre fin aux existences d’humains inutiles j’avais besoin de converser. Sans compter que la rumeur qui courrait parmi les gardes disait que Jane avait été mandatée par les rois pour une décision importante. Cela ne pouvait avoir un lien qu’avec les Cullen, ceux dont la punition n’avait pas encore été à la hauteur de l’affront : heureusement, l’éternité combattant l’oubli ceux-ci payeront un jour pour notre défaite, j’en étais convaincue… Après tout, les loups auraient d’ores et déjà une belle surprise d’ici peu de temps avec Kim… Je ne pus m’empêcher de retenir un rire mauvais, qu’est-ce que je pouvais avoir hâte de contempler la mine dépitée de ce modificateur lorsqu’il découvrira avec un effroi certain son imprégnée dans le clan adverse. Il la renierait, rien n’était davantage assuré. *Encore une preuve que l’amour n’existe pas* songeai-je avec dédain.

La solitude est de ces activités dangereuses : tantôt salvatrice lorsque vous avez besoin d’une introspection, elle vous laisse vous refermer sur vous-même lorsque vous abusez de ses faveurs. A croire que tout est question d’équilibre, de yin et de yang.

Logiquement après cette pensée, je décidai de sortir de ma suite. Le désert qui paraissait avoir envahi le palais ne pouvait être absolu, la salle du trône ne devait être vide : elle ne l’était jamais. Habillée d’une de mes plus belles robes kimono pourpre et fardée parfaitement, je m’avançai donc seule dans le labyrinthe que représentait cette succession intarissable de halls, galeries et salles dans laquelle la famille royale se complaisait. Arrivée devant les lourdes portes qui gardaient l’entrée de la plus importante de toutes les pièces, je pris un instant pour laisser mon ouïe fine détecter la présence d’un des miens : une respiration inutile, aucun doute un des rois devait se complaire dans son trône et être plongé dans des réflexions alambiquées dont je pourrais peut-être le distraire. Tant de cerveaux étaient en ébullition ici ces derniers temps qu’une petite pause cérébrale serait la bienvenue.

Poussant les portes avec précaution et une douceur toute relative, je pénétrai dans la salle éclairée d’une lumière très légère. Là, je vis Aro dont le regard s’était immédiatement tourné vers moi. Apparemment, je l’avais bousculé dans quelqu’une de ces élaborations de stratégie et en était désolée. En guise de salut, j’abaissais délicatement ma tête pour faire une révérence dont je ne craignais pas qu’elle soit appréciée à sa juste valeur et l’accompagnait d’une parole :

- Maître…

Alors je relevai mes yeux que je tournai vers le roi, lui dont j’avais compris il y a bien longtemps qu’il était le seul à détenir le pouvoir… Il était la conscience de ce clan, son unique chef, et cela n’était pas difficile à comprendre lorsqu’on avait été de son humanité dirigée par bien des gens : ceux d’influence se distinguent toujours des autres, une sorte de capacité naturelle à prendre le contrôle les caractérise et leur permet de sortir du lot des inconnus.

J’espérai sincèrement pouvoir passer un moment seule avec Aro, discuter de tout et de rien : qui sait réussirai-je à le faire sortir des sombres songes qui perturbaient son esprit tourmenté et dont les yeux reflétaient la gravité des pensées.

Sayuri... Une des rares Volturi de nationalité asiatique, un véritable souffle d'air chinois qui rendait la mosaïque Volturienne encore plus complèxe et belle qu'elle n'était déjà. L'ancien l'observa sans un mot pour commencé, bien qu'un sourire authentique s'était formé sur ces lèvres translucides, l'âge ayant apparement eut de l'incidence sur la constitution de sa peau.

- Maître…

L'italien se rapprocha d'elle avec bien plus de grâce que tout les autres vampires qui avaient pus passé dans ce hall, ces frères exceptés peut être. Prenant la main de Sayuri avec la sienne, Aro déposa galament ces lèvres sur sa peau. Relevant les yeux vers elle, son sourire n'avait pas disparut, bien qu'il garda sa main sur celle de Sayuri, sans pour autant déclanché son don pour le moment.

Très chère Sayuri.

Souffla l'antique vampire sans se débarassé de son sourire absolument ravi, comme toujours quand un de ces gardes prenait la peine de venir lui parlé, bien sur il accordait toujours bien plus d'attention aux femmes, galanterie oblige, mais il aimait tout ces gardes -enfin apparement- et les admiraient pour le grand don. Il était bien rare qu'Aro soit seul sans Renata, sous bouclier, mais comme cette dernière était affamée, il lui avait donné l'autorisation de partir chassé sans lui, jugeant qu'il ne risquait rien avec encore quelques vampires en ville qui aurait tôt fait de rejoindre le palais en cas de besoin. Quel réconfort pour l'ancien d'avoir autant de jeunes visages autour de lui. Le ravissant visage de la petite Cullen s'imposa a lui, tandis qu'il songeait a comment la rendre digne des Volturi de part son éducation. S'arrachant a ces pensées, il s'adressa a la jeune femme.

Que me vaut le plaisir de ta visite très chère?

A force de lire la vie des gens, Aro avait fini par tous les considérés comme de vieilles connaissances, aussi leurs parlait-il comme tel. Ce n'était pas un manque de respect loin de là, mais tout savoir d'une personne vous pousse souvent a vouloir lui parlé de la manière la plus détendue possibles. L'ancien relacha finalement la main de l'ancienne geisha et retourna s'assoir sur son trône, lui faisant signe de le suivre pour continué cette discussion tranquillement.

Suite à sa rencontre avec Eva à la soirée d'Halloween, Nathaniel était rentré à Volterra. Des bruits de réunions étaient également de mise, justifiant d'autant plus sa présence en Italie.


L'Italie ... Nathaniel détestait ce pays, et plus particulièrement Volterra et le symbole qu'il représentait. L'emblème de l'autorité des Volturis, il leur vouait une haine centenaire, toujours enchainé par le serment qu'il avait prêté avec les rois italiens il y a de ça bien des lunes.

Néanmoins le temps passant, il avait apprit tant bien que mal à contenir ce qu'il restait de son identité et de ses ressentiments envers cette oppression du monde de la nuit et de leurs dirigeants.
Il était un garde volturien, présent aujourd'hui par devoir. Bien que les rois soient sans doute bien conscients de sa haine et du mépris qu'il leur vouait, Nathaniel avait été malgré tout promu grâce à l’exceptionnelle puissance de son don et par le sérieux dont il fait preuve lorsqu'il s'acquitte des missions dont il a accepté la charge.


Marchant d'un pas tendu et sans le moindre entrain, Nathaniel avançait dans le château ancien, parcourant les couloirs de pierres aussi dures que son être et aussi froide que l'était devenu son cœur. C'est ainsi qu'il arriva finalement devant la salle des trônes, siège de l'autorité volturienne et place centrale du règne de leur absolutisme.
Sans prêter plus attention à ce qui l'entourait, Nathaniel fit face aux lourdes et anciennes portes qu'il poussa, sans grand ménagement, pénétrant ainsi dans la salle des hautes instances.


Deux vampires lui firent face, Aro l'un des membres du triumvir ainsi qu'une demoiselle, une autre garde qu'il connaissait de vue, et qui était facilement reconnaissable par son origine orientale, qui se retranscrivait via son visage d'ange aux yeux d'amende légèrement bridés cachant sans nul doute une cruauté sans pareille, et une douce et délicieuse silhouette, très certainement mortellement attrayante.
Lui jetant un coup d'oeil très rapide et dénué d'intérêt, Nathaniel fit face à Aro, exécutant d'un geste rapide une légère révérence.
D'une voix au timbre sombre, il s'adressa à lui :

- Maître Aro ...


Je devrais les tuer tout de suite ... J'en ai le pouvoir ... Ils ne méritent que ça de toute façon.



Pensa t'il, avant d'enfouir au fin fond de son cœur ces pensées sombres et sanguinaires. De toute façon, ce n'était certainement pas un secret : il les détestait et les haïssait, tout ce qu'il avait à faire c'était de se contrôler et de continuer à faire bonne figure maintenant.

Finalement, ma présence n'avait pas l'air de déranger le roi plus que cela. Au contraire, la grâce naturelle dont il fit preuve mêlée à la courtoisie toute délicate me laissa croire que je venais de le distraire, de le sortir de quelques pénibles pensées dont il avait désormais envie de s'éloigner. Avec une classique galanterie, un baiser fut déposé sur ma main tandis que je baissais les yeux en signe de respect. Cette manière de procéder était un héritage ancien, de plus de trois siècles, des comportements aujourd'hui oubliés par les humains qui préfèraient de daigneux signes de la main tellement ridicules...

- Très chère Sayuri.

Aro savait s'y prendre avec ses gardes. Parlant avec un certain sadisme à Jane, une douceur perverse à Heidi et une dureté toute relative à Félix, son don pour voyager dans nos souvenirs devaient lui permettre de devenir tel un caméléon, s'adaptant à chacun d'entre nous pour conserver une entente parfaite dans son château.

- Que me vaut le plaisir de ta visite très chère? me demanda-t-il alors que ses yeux s'étaient révélés troubles quelques secondes plus tôt. Une pensée irritante l'ayant peut-être traversé.

Mon regard d'ange de la mort accompagna Aro qui s'éloignait ensuite de moi, en direction de son trône sur lequel il se laissa aller. Un signe me fit le suivre et c'est alors que je repensai aux différentes rumeurs qui traversaient sans cesse les couloirs. Ma curiosité était grande, mais je savais que la descence voulait que je garde une certaine retenue et n'ose pas prononcer de question directe : *pour qu'un interlocuteur soit satisfait, toujours lui donner l'impression que l'idée vient de lui* me rappelai-je non sans humour. Je décidai donc d'être sincère avec une délicatesse séduisante, m'asseyant en travers sur une des marches devant le trône d'Aro de façon à lui faire face tout en restant inférieure :

- La solitude me guettait j'en ai peur... Et je crois comprendre qu'il n'y a pas que moi que ses démons dévorent.

En y allant petit à petit, j'étais presque sûre d'apprendre quelque chose et même si ce n'était pas le cas j'aurais passé un agréable moment avec l'un des vampires les plus puissants de ce monde ce qui, en soit, était déjà une victoire. Je me préparai donc à savourer ce moment avec avidité lorsqu'un bruit tonitruant résonna dans la salle, les grandes portes venaient de s'ouvrir presque à la volée, laissant apparaître une silhouette svelte enveloppée dans un costume noir : Nathaniel.

Pestant intérieurement sans n'en laisser absolument rien paraître comme je l'avais autrefois appris, je le vis s'approcher de nous. Nos relations avaient toujours été distantes, il était de ceux qui s'était lié aux Volturi de leur plein gré mais à la différence de nous autres il regrettait amèrement cette décision. Son ancien clan avait disparu par sa faute sous le joug des Italiens à ce que j'avais entendu, seule une immortelle en avait réchappé et pour avoir un jour pénétré par la plus grande inadvertance, cela va de soi, dans sa chambre, je savais qu'il en gardait une vieille photo jauni par l'âge... Elle était belle, certes mais pas aussi jolie que moi. Comment pouvait-il croire en ce point à ces niaiseries ? En "l'amour", comme si cela pouvait exister...

Un regard dur mais néanmoins serein et avenant lui signifia que je lui souhaitai le bonjour pour son entrée fracassante, tandis qu'il disait déjà :

- Maître Aro ...

Son air distant et fier me prouvait qu'il détestait ce château, mais il était pris au piège dans ce qui était pour certain une vie de rêve et qui dans son esprit devait s'être transformé en cage dorée, une prison dont jamais il ne se libérerait : et jamais était une notion très "longue" pour les vampires. A ce songe, un sourire ne put s'empêcher de prendre place sur mon visage telle une marque de plaisir inhérente à sa présence alors qu'elle n'était que l'expression de la noirceur de mon âme...

Je tournais en rond dans ma chambre, encore une fois. J'essayais désespérément de comprendre le fonctionnement de mon don. Les seules fois ou j'y étais parvenu, n'avaient été que le fait d'une simple coïncidence. Je n'avais rien fait de particulier pour y arriver. Et cela commençait à m'exaspérer, ne pas parvenir à comprendre le fonctionnement de ce don, le déclencheur de cet état de transe. J'en avais besoin. Cela faisait presque deux ans que j'essayais d'en comprendre le fonctionnement, sans grand résultat.

Aujourd'hui j'étais bien décidé à changer cela, à comprendre. C'était pour cela que je m'étais penché sur la méditation, j'espérais que cela me permettrait de canaliser mes énergies afin de me concentrer sur mon esprit seulement et de me désintéresser de mon corps, me libérer de cette enveloppe charnelle qui me rattachait à la terre. Je n'étais pas sûr de moi, pas sur d'avoir tout compris aux livres que j'avais lus et étudiés depuis plus d'un mois. Oui aujourd'hui je me sentais prête à essayer ça, même si je redoutais une nouvelle fois l'échec et que cela aurait encore une fois mis à mal ma patience.

J'avais alors éteins toutes les lumières de la pièce, m'étant allongé sur mon lit. Je tentais de faire le vide en moi, d'oublier qui j'étais, d'oublier au j'étais. D'essayer de me convaincre que cette fois si j'y parviendrais. J'inspirais alors à grand poumon, bien que cela ne me soit pas nécessaire, comme pour parvenir plus facilement à faire le vide en moi. Et alors je sentis comme une différence, j'avais la sensation d'être plus légère, croyant alors que cette fois je le tenais, j'ai quelque peu relâché l'attention, ce que je n'aurais pas dû faire. Car je fus alors aussitôt comme happé par mon corps. Je sentis alors de nouveau la colère monter en moi. J'y étais presque et j'avais tout fait basculer. Et encore une fois ce fut s'en en comprendre la raison, que je voyais mon corps allongé sur le lit et moi flottant dans les airs. Combien de temps encore me faudrait-il pour comprendre le fonctionnement de son don. Mais peut importe, maintenant je n'étais plus qu'air, n'est-ce pas ce a quoi je voulais parvenir. Je pouvais donc faire ce que bon me semblais. Justement, je savais qu'aujourd'hui le conseil devait se réunir. Une chose laquelle je n'avais pas encore eu l'occasion d'être convier. Voilà qui serait une bonne évaluation de mes capacités. Il me suffit alors de penser à la salle du trône.

Mon esprit se matérialisa alors dans la salle du trône. Elle était vaste, je n'y avais mis les pieds qu'une seule et unique fois, lors de mon arrivée à Volterra et jamais plus depuis. Je pensais y trouver beaucoup plus de monde. Or, il n'y avait pour le moment qu'Aro, ce qui était tous a fait normal en un tel lieu. Il avait fait preuve de beaucoup de sollicitude lors de notre premier rencontre. J'avais remarqué qu'il était toujours très prévenant envers ses gardes, mais cela n'empêchait en rien le fait que j'avais toujours préféré garder mes distances envers lui, me méfier en quelque sorte de ce qu'il laissait à montrer et de ce que l'on ne pouvait voir de lui. Il y avait aussi Sayuri, celle qui avait fait de moi la femme que j'étais devenu, celle à qui j'accordais plus que ma confiance. Et puis il y avait Nathaniel, je ne l'avais vu que peu de fois et je n'aurais pu être capable de mettre un terme sur notre relation.

Visiblement ladite réunion n'avait pas encore commencé et je dois avouer que j'en attendais beaucoup. J'espérais enfin savoir ce qui se passait au sein du conseil. J'avais remarqué que la tension était montée d'un cran parmi les gardes et je voulais comprendre ce qui pouvait en être la cause. Aussi mon état me permettrait de comprendre, sans que l'on ne remarque ma présence, du moins je l'espérais. Je me mis alors dans un coin de la salle et observant le manège dès un et des autres.

- La solitude me guettait j'en ai peur... Et je crois comprendre qu'il n'y a pas que moi que ses démons dévorent.

Oh bien évidement que non. Cette jeune garde, enfin jeune selon les calculs de Aro bien entendu même si physiquement elle ne semblait pas avoir plus de 25 ans, était une bouffée d'air frais qui arracha un petit sourire a l'ancien, sourire amusé bien sur. Démétri avait bien fait de la ramenée avec lui, elle était une présence assez agréable et surtout d'un charme qui ne laissait pas indifférent, surtout parmis les autres gardes. Le Volturi s'enfonça un peu plus dans son siège et allait dire quelques choses quand les échos de pas se firent entendre, proche de la porte. Même si le bruit des pas ne permettaient pas de reconnaitre qui s'était, la faute a l'écho précédement cité, Aro reconnaissait l'odeur qui émanait du vampire qui pénétra dans la salle avec un simple.

- Maître Aro ...

Le tout accompagné avec une demi-révérence. Il cachait bien sa haine du chateau, mais pour avoir lu ces pensées a son arrivé ici, Aro savait tout cela. Bien sur il ne se permettrait pas de les lires ici, puisque le but de cette réunion n'avait rien a voir avec ce vampire a pacte, si l'on peut dire ainsi. Inclinant légèrement la tête, l'ancien se contenta de soufflé son nom avec un leger respect, dans l'espoir de le calmé provisoirement. De seul, Aro passait a deux gardes avec lui, quel réconfort... Les réunion n'avait jamais de date formel pour évité qu'Alice ne les captes, mais tout le monde savait que s'ils étaient tous rappelé en Italie...

Même si en apparance cela semblait une simple conversation, Aro avait bien des choses en tête, seulement il devait les gardés pour lui jusqu'à l'instant propice, pour être sur de frappé un grand coup dans le moral des Cullens. Tournant la tête vers Sayuri, le Volturi réfléchit pendant plusieurs secondes avant de demandé.

As-tu des nouvelles de Jane?

La pièce maitresse de son plan, elle lui était nécéssaire. Non a cause de son don, mais parce qu'elle était celle qui choisirait la méthode a suivre, bien que les idées venaient de tous. Observant ces trois gardes, qui faisaient partis des plus puissant, Aro commençait même a se demandé s'ils ne devaient pas tout simplement attaqué de front. Mais non, les Modificateurs seraient tout de suite prévenu par Alice, comme le reste des Cullens, et l'affrontement tourneraient comme la dernière fois, voir même pire puisque maintenant les vampires du moins entier savaient la véritée sur les hybrides. Soupirant légèrement, Aro attendit avec patience toutes les réactions de ces gardes.

Rafaël sortait tout juste de son entrainement spécial arme blanche tel que l’épée qu’il pratiquait jadis avec moins de grace et de vitesse. Depuis sa seconde nature lui avait permis de faire d’énorme évolution qui donnait des allures de danse à chacun de ses gestes. C’était beau et dangereux à la fois. C’est pourquoi il s’entrainait seul bien que souvent sa plus grande compagne vienne se battre avec lui, Jane.

Aujourd’hui il ne l’avait pas encore vu, ne sachant où elle trainait ni quand elle reviendrait. Elle lui avait simplement indiqué qu’il y aurait une réunion dans la salle des trônes avec les Rois et quelques gardes. Bien, puisqu’il en était ainsi Raf n’avait d’autre choix que de s’y rendre, et avec le sourire s’il vous plait monsieur !

Il remonta le coin de ses lèvres pour se forcer à sourire et abandonna. Ce n’était décidément pas quelques choses qu’il arrivait à faire lorsqu’on le lui demandait. Il souriait de façon naturelle et quand il en avait envie. Rarement puisque cette étape n’avait pas été comprise dans son éducation. A quoi servirait un sourire sur un champ de bataille ? Mis à part avoir l’air idiot… Les Hassanssine l’avaient éduqué comme un homme devait l’être, pur et dur. Aussi puissant qu’un torrent en furie, aussi secret qu’une nuit d’Orient, aussi mystérieux qu’un homme des sables. Il avait eu le meilleur entrainement qui soit. C’était un guerrier qui égalait probablement la force de Félix ou qui du moins avait la possibilité de l’amocher et le bloquer un moment avant de s’enfuir. Ce n’était pas un lâche, non, mais quelqu’un qui se fiait uniquement aux stratégies qu’ils élaboraient et qui savait quoi dire ou quoi faire le moment venu. Tel un pittbull il ne lâchait rien, menaçait et attaquait.

Après avoir essuyé la lame de son épée dans une serviette douce, il la rangea dans son foureau et la ramena dans sa chambre. Il ne croisa personne dans les couloirs, probablement qu’ils étaient déjà tous là bas, y compris Jane. Une fois de plus il se croyait en retard. Il en sourit, tellement naturellement qu’il ne s’en rendit pas tout de suite compte puis il cessa et se mit en route d’un pas lent et détendu. Rafaël n’avait pas pris le temps de mettre un haut pour cacher son torse et ne le ferait pas pour le moment. Il se rendit ainsi dans la salle qu’il ouvrit aussi délicatement qu’il lui en était possible avant de s’avancer devant Aro en ignorant chaque personne présente autours. Une fois face à lui, son sauveur, il s’agenouilla et baissa la tête puis le salua :

- Aro, mon seigneur, je vous prie de bien vouloir pardonner mon impudence. Je suis probablement en retard et m’en excuse platement.

Il se releva et regarda autour de lui. Il ne vit que deux gardes : Sayuri et Nathaniel. Il les salua d’un vague signe de tête et se posta à la droite d’Aro, les bras croisés sur son torse imposant, ses yeux allant d'un bout à l'autre de la salle comme s'il y sentait un intru, une présence. Les Hassanssines savaient se cacher dans l'ombre et il savait reconnaitre la présence masqué de ceux ci. Alors ce n'est pas quelqu'un d'autre qui lui fera le coup ! Il resta calme et ne fit pas d'esclandre, patientent, jugeant le moment pas assez opportun pour y placer quelques mots à ce sujet. Alors il resta de marbre au côté de son Roi, attendant que débute l’entrevu.

La journée était déjà bien avancée et l'heure de la réunion du conseil où nous devions parler de la petit hybride qui fascinait tant mon maître depuis cinq ans et de la façon dont nous la ramènerions au château de Volterra approchait à grands pas et étrangement, je n'avais pas très envie de m'y rendre... J'étais d'ailleurs toujours à l'extérieur de la ville alors qu'il devait commencer dans seulement quelques minutes, mais ils ne commenceraient rien sans moi, je ne le savais que trop.

Bien sûr, ce n'était pas Aro qui avait annoncé ce conseil, puisque la Cullen, Alice, surveillait ses moindres faits et gestes dès qu'elle captait quelque chose d'intéressant, mais nous nous étions arrangés pour qu'elle ne trouve rien. En effet, Aro ne prenait pratiquement plus aucune décision, laissant aux autres membres de la royauté prendre les décisions les plus importantes à sa place.

Bref, je venais de terminer ma chasse et j'étais rassasiée, du moins pour un bout de temps. Le soleil commençait à décliner tranquillement, annonçant par la même occasion le début prochain du conseil. Toutefois, je décidai de ne pas me presser, prenant mon temps pour rentrer au château et pour changer de tenue avant de me rendre tranquillement à la salle des trônes.

Une fois devant les grandes portes, je m'arrêtai pour écouter ce qui se passait à l'intérieur. Il ne semblait pas y avoir beaucoup de monde et seuls quelques voix se faisaient entendre, faible même pour l'oreille d'un vampire. Apparemment, tout le monde attendait l'arrivée des autres et le début du conseil. Je poussai donc les grandes portes et fit mon entrée dans la salle des trônes. Déjà, Aro était en compagnie de Sayuri, Isaline, Rafaël, toujours torse nu, et Nathaniel. Arrivée à mi-chemin entre le trône et la porte, je m'inclinai en signe de respect.

- Maître. Dis-je en guise de salutation.

Puis, j'allai prendre place à côté de lui, à l'opposé de Rafaël, à qui je souris quand il me regarda. Puis, je souris à mon maître, qui semblait heureux de voir autant de ses semblables rassemblés autour de lui, briser sa solitude. Car il était vrai que depuis quelques temps, il était très souvent seul et il passait le plus clair de son temps à penser à un moyen d'anéantir le clan des Cullen sans pour autant trop y penser pour ne pas attirer l'attention de la voyante, ce qui devait être assez ardu.

L'ancien des volturi regardait le rassemblement autour de lui avec un regard paternel qui englobait tout ces gardes. Il était si heureux d'avoir réunis tant de talent, près a faire régné la justice dans le monde vampirique, chose qu'ils, en comptant Caius et Marcus, n'auraient pas pus faire avec autant de facilitée sans eux. Le vieu roi était presque comblé, mais l'absence de la jeune Renesmée parmis les siens ternissait un peu cette sensation de triomphe.

Il fut cependant, a nouveau, vite détourné de ces pensées par l'arrivé d'un autre de ces gardes. Le seul qui se balladait torse nu dans le palais de Volterra d'ailleurs, ce qui amusait toujours Aro, puisqu'il rappellait sans cesse l'âge réel de Raphael, qui devait être un des plus anciens vampires de la garde. Inclinant légèrement la tête vers ce dernier, l'ancien n'avait pas du tout perdu son sourire.

Aro, mon seigneur, je vous prie de bien vouloir pardonner mon impudence. Je suis probablement en retard et m’en excuse platement.

Mais non mais non.

Le rassura l'ancien avec un sourire jovial désormais, décidement tout le monde s'excusait d'un retard ou d'autre chose, alors qu'il n'y avait pas de retard pour les immortels, juste un peu décallage d'horraire qui n'entrainait pas grand chose. D'ailleurs, il ne fallut pas beaucoup de temps pour qu'un autre des gardes se présente dans la salle, la magnifique Isaline entra avec un faible sourire, Aro le lui retourna avec affection, comme pour la plupart de ces gardes.

Maître Aro… veuillez pardonner mon retard si telle en est le cas.

Cessez donc de vous excusez tous.

S'exclaffa l'ancien roi en affichant un immense sourire. C'était certes très amusant a voir, mais ce n'était vraiment pas nécéssaire de faire toutes ces politesses, bien qu'il y trouvait son lot de respect. Affichant toujours un air aussi jovial, le Volturi posa les yeux sur la porte, entendant encore une autre personne. Le conseil serait bientôt au complet, surtout que, d'après les bruits de pas, il s'agissait là de Jane. Elle s'approcha a moitiée du trône et il tendis les doigts pour qu'elle s'approche un peu plus, affichant une mine toute a fait réjouis. Jane était celle parmis les gardes a qui il aurait confié toute sa vie sans hésité, puisqu'elle lui était fidèle comme personne, d'ailleurs c'était elle la pièce maitresse de son plan, elle qui choissait tout les détail. Maintenant qu'ils étaient presque tous là, ils pouvaient commencés la réunion, a moins qu'une autre personne ne se décide a arrivé maintenant, auquel cas Aro ferait encore attendre pour la réunion.

L’immortalité. Ce simple mot ouvre des tas de possibilités. En vérité, ce n'est pas forcément si agréable que cela. Quand on à des milliers d'années devant soi, on peut rapidement céder à l'ennui, voire à la panique. Tous les humains rêvent de l'atteindre, et ceux qui en bénéficient peuvent le regretter. Mais ce n'est pas le cas de tous. Il existe des vampires qui choisissent la formule épicurienne, et trouvent toujours mille et une façons de s'occuper. Parmi eux, Hanna. La belle immortelle n'appartient pas au groupe de ceux qui passent des journées entières à errer dans les couloirs d'un château en Transilvanie, poussant de longs soupirs à fendre les pierres froides. Qu'elle que soit la situation, elle s'en sort honorablement. Elle doit cette aptitude à sa vie d'humaine, qui fut chargée de fêtes et de réceptions splendides. Mais pas seulement. En vérité, c'est surtout sa capacité à apprécier les petits bonheurs qu'une vie luxueuse peut apporter qui lui sauve la mise.

Ce jour là, alors que quasiment tout le clan était réunit dans la salle des trônes pour débattre d'un sujet capital, mademoiselle se détendait dans sa suite. Le château de Volterra, qui s'étend sur une grande partie de la ville antique, est suffisamment grand pour que chacun, y comprit les simples garde, bénéficient d'appartements luxueux. D'ailleurs, il possède aussi de nombreux couloirs et pièces souterraines, inconnues au yeux des humains. Un avantage considérable. Mais là n'est pas la question. La princesse russe, qui avait des exigences démesurées et un comportement de garce insupportable, avait obtenu de la part de ses maîtres un étage entier de l'une des gigantesques tours de la demeure royale. Cela lui fût accordé, car son don avait une valeur qui justifiait suffisamment le sacrifice. Ainsi, elle régnait depuis plus d'un siècle sur un petit paradis privé, qui comprenait deux salons, une chambre parfaitement inutile et une salle de bain remplie de produit de produits de beauté. Récemment, la capricieuse vampire avait fait redécoré l'ensemble dans un style moderne plus adapté à l'époque.

Alors qu'avait lieu une importante réunion, la demoiselle se prélassait dans sa baignoire remplie de bulles, savourant la chaleur de l'eau sur sa peau de marbre glacé. Elle s'étirait de façon langoureuse dans l'eau parfumée à l'aide d'un savon à la violette. En ce moment, elle était la figure même de l'insouciance. Cela faisait plusieurs heures qu'elle faisait cela, mais l'eau était maintenue à bonne température grâce aux jets intégrés à la baignoire. Le moment était parfait.

Elle finit cependant par abandonner tout cela, car un doute s'était saisit de son esprit. Comment se faisait il que le château soit aussi calme ? Elle n'entendait quasiment aucun bruit de pas. Cela semblait trop étrange pour être normal. Elle décida de mener son enquête, non sans avoir choisit ses vêtements avec soin auparavant.

Lorsqu'elle fut enfin prête, elle descendit les marches de la tour dans laquelle elle logeait pour arpenter les couloirs déserts de la demeure royale. Elle ne trouva personne, pas même dans l'immense bibliothèque, d'ordinaire toujours occupée. La plupart de ses collèges avaient l'habitude de venir tuer l'ennui par la connaissance.

Comme ses recherches ne menaient à rien, elle en déduisit qu'il ne pouvait y avoir qu'une seule solution. Ses maîtres avaient certainement du réunir la garde pendant qu'elle jouait les princesses dans sa suite. Elle se rendit dans la salle des trônes à une vitesse vertigineuse, comme pour rattraper son retard.

Lorsqu'elle entra dans la salle, ses soupçons furent confirmés. Nombre d'entre eux se tenait en cercle autour d'Aro, et ils semblaient tous attendre quelque chose, un air grave sur la visage. Intriguée, Hanna s'avança et intégra le groupe, avant d'énoncer à voix haute ses interrogations.

-Que se passe t'il Maître ? Aurais-je manqué une chose importante ?

Les entrées se faisaient incessantes dans la salle des trônes et ma réponse discrète à Aro à propos de la prochaine arrivée de Jane passait donc inaperçue. Un apollon auquel j'adressai un regard quelque peu dédaigneux au vue de sa tenue pénétra dans la salle, bientôt suivi d'Isaline, Jane, Hannah et Afton... Tous les principaux gardes allaient bientôt être présents. Toutefois, je ne pus m'empêcher de remarquer la façon dont notre maître riait intérieurement de leurs excuses à demi-dissimulées pour leur retard impromptu : j'étais donc la seule garde permanente avec Nathaniel à posséder une notion de l'heure ? Qu'importe, cela montrerait certainement au seigneur ma profonde attention à nos réunions, qui plus est à celle-ci qui semblait vouloir nous révéler bien des mystères...

Toujours assise sur une marche devant Aro, mon buste tourné vers lui, un sentiment étrange continuait de titiller mon esprit. Une présence familière, ma nouvelle protégée et création, Kim, devait être entrée, mes yeux se posèrent discrètement aux différents coins de l'immense salle : rien. Pourtant cette sensation ne me quittait pas et je me pouvais m'empêcher de penser à elle. Une idée me saisit alors : peut-être se trouvait-elle bien ici, mais de façon immatérielle ? Cela était une possibilité non négligeable et prouverait sans nul doute aux maîtres sa grande utilité... Malheureusement, vu les discussions qui allaient bientôt être entamées, je ne pouvais décemment pas quitter la pièce pour aller vérifier mon intuition et restais donc assise, impassible...

Mon regard d'un noir de jais dans lequel des reflets pourpre venaient dessiner mes prunelles contemplaient la scène en silence. Mes collègues s'installaient peu à peu, présageant de la très proche révélation de la teneur de cette assemblée générale. Les visages fermés des deux seules personnes qui semblaient au courant de la tempête qui se préparaient arboraient un air grave qui me laissait à penser que le rapport avec les Cullen était plus qu'étroit.

Mais que nous réservait donc les prochaines minutes de cet entretien...

Après mon arrivée, quelques autres gardes se présentèrent en retard à la réunion, mais Aro semblait d'excellente humeur puisqu'il ne releva en rien ce manque de respect de la part d'Hannah, Afton, Zéphira et Agarth. Il leur demanda simplement de cesser de s'excuser malgré leur retard.

Après quelques minutes à ne voir aucun autre garde se présenter, je parcourus la pièce du regard pour finalement me rendre compte que tous les gardes, sauf Alec, qui m'avait bien averti qu'il ne serait pas là, étaient présents. Jetant ensuite un coup d'oeil à mon maître, qui semblait un peu perdu dans ses pensées, je pris l'initiative de lancer la réunion, prenant un voix calme et posée et m'adressant directement à Aro :

- Maître, si je ne m'abuse, je crois que tout le monde est présent. Nous pouvons donc commencer.

Bien sûr, je n'avais encore aucune idée du contenu de cette rencontre, mais je savais que c'était en lien avec les Cullen et l'hybride, qui obsédaient mon maître depuis l'affrontement entre notre clan et le leur, affrontement totalement déplacé puisque nous étions la loi chez les vampires. Pourtant, mon maître, qui partageait mon avis, n'avait aucune intention de se venger de leur insolence. Ce qu'il voulait, c'était la fillette. La vengeance n'était que secondaire, bien que l'enlèvement de la fillette, dont je le soupçonnait de manigancer, serait en quelque sorte une vengeance bien plus cruelle que toute autre forme, du moins c'étaient ce qu'ils penseraient...

Le sentiment de puissance de l'antique vampire se comprennait aisément quand on connaissait les dons de ces fidèles soldats. Qui aurait été assez fou pour le défié, en dehors du clan Cullen? Aro n'avait marqué de préférence pour aucun de ces gardes, Jane excepté peut être... Le silence régnait dans la salle depuis plusieurs minutes, mais le roi des volturi ne semblait pas pressé pour entamé la réunion, cela jeterait peut être un petit nuage nébuleux sur les yeux d'Alice qui ne verrait rien de l'entrevue...Avec un peu de chance. La remarque d'Aagarth lui avait arraché un très léger sourire, mais il était trop concentré pour penser a quoi que ce soit. Dans sa tête, le plan serait décidé par Jane, cette dernière sachant parfaitement ce qu'elle avait a faire dés que Aro lui donnait l'aval nécessaire.

- Maître, si je ne m'abuse, je crois que tout le monde est présent. Nous pouvons donc commencer.

Enfin... La réunion tant attendu était enfin arrivé. Délaissant son trône pour circulé librement de la pièce, Aro faisait les cents pas, sans fixé un de ces gardes en particulier. Ce n'est plus le moment de douté a présent, les Cullens devaient payés leurs effronteries. Jane songeait sans doute que l'enlevement constituait un désir de sa part plutôt qu'une punition... Si seulement elle savait. Se tournant finalement vers tout les gardes, Aro lança dans un souffle, qui constituait sa façon de parlé habituel.

Rapportez moi l'enfant Hybride, utilisés tout les moyens nécessaire pour cela.

Nul besoin d'en dire plus, a eux d'imaginer comment se débrouiller. Alice surveillait surtout Aro et ces deux frères, autant laissé le plus de liberté possible a tout les gardes, puisque plusieurs plans simultané pour enlevé Renesmée risquait de l'embrouillé... Il ne restait qu'a attendre.

Que cette réunion commençait à s'éterniser... Le prêche du roi n'avait même pas débuté que déjà, j'avais tendance à me laisser emporter dans mes pensées les plus diverses. Ayant toujours fait preuve d'une patience à toutes épreuves, je n'en étais pas moins de celle qui apprécie une certaine ponctualité, toutefois cela ne paraissait pas être l'apanage de tous les gardes vu les retardataires qui continuaient d'affluer dans la salle des trônes.

Zéphira, puis Aagarth nous rejoignirent, apparemment agacés de se rendre coupable d'irrespect envers les maîtres. Puis passèrent de longues minutes, pendant lesquelles, toujours assises sur les marches devant le trône d'Aro, je contemplais l'espace vide au centre de la pièce. Malgré la normalité de cette configuration, je ne pouvais m'empêcher de songer que quelque chose n'était pas à sa place. En effet, depuis maintenant un certain temps, une présence familière m'interpellait sans que je puisse réellement être certaine de mes présomptions... Tant de temps passé en sa compagnie aurait pourtant dû me permettre de la distinguer dans cette foule de gardes, sauf bien sûr si elle était parmi nous sous sa forme spectrale… KIM !

Son prénom avait résonné dans mon esprit comme le glas. Ce ne pouvait qu’être cela : ma jeune recrue était dans la pièce grâce à ce don si particulier qui lui semblait hérité de ces quelques secondes durant lesquelles son cœur avait cessé de battre… Décidément, elle avait toujours le chic pour s’inviter dans les lieux les moins recommandables et aux moments les moins propices. En effet, ce qui était en train de se jouer dans cette salle était bien important pour qu’une simple nouvelle-née y prenne part. Je ne pus m’empêcher de retenir un léger sifflement entre mes dents alors que mes yeux fusillaient l’espace dans lequel je pensais la percevoir. Mais à l’instant même où je remarquais à quel point ce petit bruit était déplacé pour qui n’aurait pas conscience de la présence de Kim dans la pièce, j’arrêtai aussitôt et jeta un regard à Aro : un de ces regards signifiant que mon intervention avait une explication qu’il connaitrait sous peu.

- Maître, si je ne m'abuse, je crois que tout le monde est présent. Nous pouvons donc commencer.

Jane venait enfin de rompre le silence morose qui s’était abattu dans la salle des trônes. Tous les yeux se posèrent irrépressiblement sur le roi italien qui se leva lentement, avant de commencer à déambuler çà et là. Il semblait perdu dans ce genre de réflexion éternelle dont lui seul avait le secret et qui ne paraissait jamais le lasser. Après quelques minutes passées à arpenter la pièce aux murs de pierre et au sol de marbre sur lequel chacun de ses pas résonnaient lourdement, il s’arrêta devant l’immense porte massive. Dans un seul souffle, il nous adressa alors son seul ordre :

- Rapportez moi l'enfant Hybride, utilisés tous les moyens nécessaire pour cela.

Capturer Renesmée… Il s’agissait donc encore et toujours de cette rancune envers les Cullen… il faut dire que les rois ne s’étaient jamais remis de leur défaite, pas plus d’ailleurs que les gardes qui les avaient accompagnés à l’époque et qui en gardaient un souvenir amer. Des stratégies des plus splendides se mettaient déjà en place dans mon esprit lorsque je croisai le regard de Renata : encore une retardataire qui s’était glissée dans la foule après le début du discours. Je me souvins alors qu’elle avait fait partie de la première expédition menée contre les végétariens, son bouclier physique n’avait pas été d’un grand secours contre celui de Bella : chaque clan possédait ses propres forces et faiblesses, je doutais donc que sans effet de surprise tous les plans du monde puissent parvenir à réaliser les souhaits de notre monarque.

Dès cette pensée, mon regard se tourna vers Jane. Belle, impassible, froide. Elle était pareille à elle-même depuis qu’Aro avait annoncé le sujet de cette réunion. Son expression de marbre me laissait à penser qu’elle savait déjà tout de l’opération qui était prévue, voire même qu’elle ne comptait sur nous que pour être les exécutants de son plan diabolique ou pour y ajouter quelques détours cruels… La jumelle d’Alec était assez fine pour cela, assez insensible pour se satisfaire de toutes les idées qui pourraient rendre la mission confiée par Aro plus palpitante mais également plus imparable pour les Cullen et à ce sujet je bouillonnai de suggestions que je ne tarderais pas à lui soumettre. La transformation de Kim allait enfin m’accorder mon heure de gloire…