Les boules de neige qui fendent la brise, les rires de Renesmée qui s'amuse comme une petite folle... Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas été aussi heureuse et je voyais au sourire qu'affichait Bella qu'il en était de même pour elle. Il est vrai que ces derniers temps, la vie n'avait pas été rose à la villa et la mauvaise humeur permanente de Rose y était pour beaucoup. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous avions décidé de prendre quelques jours de vacances en venant nous installer au chalet des Denali pendant leur absence automnale.

Toutefois ces jours s'étaient transformés en semaines et désormais je ne pouvais plus appeler Esmée pour lui donner de nos nouvelles sans comprendre par sa voix tremblante qu'elle s'ennuyait de nous. Le retour était proche, je le savais mais devais encore en convaincre mon frère : toujours perdu dans ses pensées troubles, je le voyais déjà m'annoncer avec nonchalance qu'il préférait demeurer ici encore plutôt que de rentrer pour subir les plaintes de notre soeur qui pourtant était aussi torturée que lui. Soupirant, je gardais néanmoins un sourire sur mes lèvres en voyant Nessie trébucher et se retrouver la tête la première dans la neige poudreuse. Bella en bonne mère, se précipita pour l'aider à s'asseoir pendant que me rapprochant, je m'installai à leur côté en annonçant :

- Fais comme moi Nessie !

Puis me laissant tomber dos contre le parterre d'un blanc immaculé, couchée dans cette étendue froide, j'écartais autour de moi mes bras et mes jambes en les faisant osciller. Bella, ayant compris mon idée, me fit un clin d'oeil avant d'en faire de même tandis que sa fille nous imitait visiblement quand même un peu perplexe.

Je me relevai alors, et avec Bella nous tendions chacune une de nos mains à Nessie pour l'aider à se remettre sur ses petites jambes pendant que de loin je voyais Jasper qui affichait un air complice. Prenant ma nièce adorée dans mes bras, je lui montrai alors de plus haut nos créations :

- Tu vois ma chérie, nous sommes trois anges maintenant !

En effet, dans la neige, on pouvait désormais voir trois silhouettes côte-à-côte comme si les dieux eux-mêmes avaient envoyé leurs messagers pour laisser leur empreinte juste ici. Edward aurait sans doute trouvé cette association des êtres si purs et des vampires de mauvais goût mais les yeux émerveillés de sa fille contemplant le petit angelot qu'elle avait elle-même dessiné laissait s'échapper tous nos doutes.

Tandis que je la reposai, Bella réajusta son manteau avant que Renesmée se tournant vers nous nous demanda avec enthousiasme malgré son visage marqué par les stigmates de la température glacée qui régnait alentours :

- Que fait-on maintenant ?

Jetant un regard à Bella, celle-ci lui répondit :

- Que dirais-tu d'un bon chocolat chaud ?

- Oh oui Maman !!! hurla de joie en sautillant Renesmée, tandis qu'elle courrait déjà en direction de Jasper pour l'entraîner avec elle dans le chalet tout proche.

Quant à moi, je me tournais vers Bella pour la prévenir :

- Je vais tenter de rejoindre Edward, Esmée me fait de plus en plus mal au coeur et je pense vraiment que nous devrions rentrer et je sais que tu es d'accord avec moi... Seulement tu connais mon frère...

Son hochement de tête approbateur obtenu, je me lançai à l'assaut du désert blanc qui s'étendait à perte de vue. *A vitesse vampirique, j'aurais pu le traverser en quelques heures* songeais-je avec mélancolie. *Mais pas de sport aujourd'hui, quoique convaincre mon frère en serait presque un ! Et s'il était homologué je serais sans doute la championne de la discipline* riais-je de bon coeur.

La piste des pas de mon frère commençait déjà à s'effacer sous le dépôt des flocons qui parsemait l'air qui se faisait de plus en plus glacial alors que je parcourais la petit forêt de sapins qui jouxtait la demeure Denali, à peine en fus-je sortie que je distinguai l'ombre de mon frère assis non loin de là. A cette distance il devait déjà percevoir mes pensées et c'est pourquoi, comme nous le faisions toujours entre nous, entrepris de le saluer par l'esprit tout en lui envoyant une boule de neige en plein visage lorsqu'il tourna celui-ci vers moi :

*- Coucou toi !* pensai-je non sans poser sur mes lèvres un sourire satisfait. *C'est pas sympa de me faire crapahuter dans ce bois pour te remettre les idées en place* ajoutai-je avec un brin d'humour.

J'avançai encore de ma démarche chaloupée jusqu'à Edward avant de me planter devant lui, attendant qu'il daigne sortir de ces sombres songes.

Je marchais avec tante Alice et maman, la neige si froide que mes doigts ne bouger presque plus, pour me réchauffer j'avais mon astuce je courrais partout comme une petite folle.
Mais sa ne m'a pas emmené très loin je suis tombée la tête la première dans la neige.
Maman me releva et tatie me dit:

- Fais comme moi Nessie !

Je me demandais ce qu'elle allait faire.
Elle s'allongea sur le dos et bougea ses bras et ses pieds en même temps, maman fit pareil.
Sa faisait une sorte d'ange dans la neige, moi aussi je voulais en faire un alors je me mis dans la même position que maman et tatie et fis pareil.
On se relevait toutes les trois et ont regardaient l'ange qu'on avaient dessiné.
C'était pas juste le mien était plus petit !

- Tu vois ma chérie, nous sommes trois anges maintenant !

Je voulais faire autre chose j'étais fatiguée de l'ange dans la neige je voulais jouer a quelque chose d'autre.

- Que fait-on maintenant ?

Maman me regarda avec un magnifique sourire

- Que dirais-tu d'un bon chocolat chaud ?

J'adore le chocolat chaud et vu le temps sa ne me ferai que tu bien, alors je répondis avec enthousiasme.

- Oh oui Maman !!!

Je me mise a courire vers Tonton Jasper pour qu'il vienne avec moi dans le chalet boire un chocolat chaud.
Il ronchonna un peu mais il finit par venir avec moi.
Je me dirigeai vers le chalet et je repensai à mon papa qui me manquais beaucoup je voulais le voir.

Les rires de Renesmée… peut-être le plus beau son au monde que je pouvais entendre avec la douce voix d’Edward. J’aimais tellement voir ma fille s’amuser dans la neige, rire avec sa tante et moi… Ses vacances étaient merveilleuses si ce n’est Edward dont les sombres pensées étaient revenues… J’avais tellement était certaine d’avoir pu lui ôter de la tête mais non… Il était inconsolable et c’est bien ça qui me rendait triste, même moi son épouse je n’y pouvais rien.

La chute de ma fille eut le don de me sortir de mes pensées et inquiète qu’elle et pu se faire mal je me précipitai pour l’aider à s’assoir, cependant visiblement tout allait bien. Je lui caressais donc les cheveux songeant à la couleur des joues rouges de ma fille qu’il serait bientôt temps de rentrer. Pourtant, ma belle sœur ne l’entendait pas de cette oreille.

-Fait comme moi Nessie, dit-elle à ma fille.

Je fis semblant de ne pas avoir entendu le « Nessie », je n’arrivais toujours pas à m’y habituer malgré que presque tous le monde l’appelle comme ça, pour moi son prénom était Renesmée et il le resterait. Bref, Alice se laissa tomber dans la neige et commença à agiter ses jambes et ses bras. Comprenant immédiatement où elle voulait en venir, je me laissais tomber moi aussi dans la neige faisant signe à ma fille de nous imiter.
Alice et moi nous relevions et tendîmes chacune une main à Renesmée pour l’aider à en faire de même. La femme de Jasper prit sa nièce dans les bras pour lui faire voir la scène de plus haut.

-Et voilà ma chérie, nous sommes trois anges maintenant, commenta-t-elle.

Les yeux émerveillé de Renesmée me firent sourire, ce que nous venions de faire était très simple mais elle semblait aux anges, c'était le cas de le dire d'ailleurs. Alice reposa ma fille au sol et désireuse d'éviter qu'elle attrape froid je remis son manteau en place.

-Que fait-on maintenant? demanda ma fille.

Je voulais la faire rentré à l'intérieur pour éviter qu'elle attrape froid et ainsi une réponse me vint tout naturellement:

-Que dirais-tu d'un bon chocolat chaud? demandais-je.

Ma fille se mit à sautiller partout tout en me répondant avec enthousiasme:

-Oh oui maman!!

Sans que je puisse ajouter quoi que se soit, elle se dirigea en courant vers son oncle et je la regardai partir avec un petit sourire.

- Je vais tenter de rejoindre Edward, Esmée me fait de plus en plus mal au coeur et je pense vraiment que nous devrions rentrer et je sais que tu es d'accord avec moi... Seulement tu connais mon frère...

Je fis simplement un hochement de tête approbateur, nous avions passé un super moment en Alaska mais il était grand temps de rentrer maintenant et puis Esmée et Carlisle me manquait aussi, ils nous manquaient à tous d'ailleurs.

Bella me trottait dans l’esprit, son image refusant de m’abandonner. Elle commençait à me manquer et rentrer au chalet pourrait être une bonne idée. Mais la venue d’Alice, me dit qu’il serait plus sage de rester ici, au milieu de la forêt pour discuter. Je ne souhaitais pas inquiéter Bella, et le reste de la famille.

Les pensées d’Alice « coucou toi ! C’est pas sympa de me faire crapahuter dans ce bois pour te remettre les idées en place » me troublèrent un instant. Je perdis le fil de ma pensée. Lui rendant son sourire, je l’invitais à s’assoir à côté de moi sur ce banc gelé et humide de neige. Pour l’écouter. Je savais déjà de quoi elle allait me parler. De Rose… Que je n’avais pas envie de revoir pour le moment. D’Esmée, qui me manquait affreusement, de Carlisle, qui devait se faire du soucis pour toute sa famille. De Bella qui devait se poser des questions, et enfin de Renesmée à qui son papa devait manquer. Je savais déjà toute ces choses, mais je me forcais à ne pas y penser. J’avais l’impression que rien n’allait. Qu’il fallait que je reste isolé ici.
Je baissais mes yeux sur les traces de pas d’Alice. Si petite, si frèle…

- Alice. Je sais ce que tu vas me dire, mais je ne me sens pas la force de rentrer. Comme si je devais rester isolé ici. Je n’arriverais pas à supporter encore les pensées de Rose ! Dis-je en m’en voulant presque d’accuser la présence de Rosalie.

D’un revers de main je dégageais violement la neige qui s’était accumulé sur mon manteau et soupirait avant de fixer le lointain.

Visiblement, mon frère était en pleine réflexion et son air mélancolique me confirmait que son esprit était en proie à la torture de ses pensées. M’eût-on laissé toute l’éternité que je n’aurais pas réussi à me faire à ce regard qu’il arborait lorsque son cœur était en peine, lorsqu’il songeait à son état vampirique,… Ces démons ne m’ayant jamais atteinte, mes souvenirs humains m’ayant totalement désertée, j’éprouvais quelques difficultés à comprendre les tourments d’Edward.

- Alice. Je sais ce que tu vas me dire, mais je ne me sens pas la force de rentrer. Comme si je devais rester isolé ici. Je n’arriverais pas à supporter encore les pensées de Rose ! me dit-il en affichant un mou accusatrice sans doute destinée à appuyer sa remarque à propos de notre sœur.

Songeuse à mon tour, je contemplais l’étendue glacée qui se perdait devant nous. Je repensai alors aux regards froids de Rosalie, à ses sautes d’humeur imprévisibles sauf pour moi bien entendu, à son humeur massacrante qu’elle n’hésitait pas à faire partager à toute la maisonnée,… Oui notre sœur était réellement devenue insupportable, ingérable, et c’est bel et bien ce qui nous avait conduit à partir quelques temps pour l’Alaska : mais fallait-il pour autant qu’Edward voit revenir en lui ces cauchemars et qu’Esmée ainsi que Carlisle soient en proie à la tristesse ? Même Emmett devait nous maudire de nous être sauvés pour éviter les plaintes incessantes de Rose et, au fond, je dois avouer que je m’en voulais un peu de ne pas avoir su être plus présente pour cette dernière lorsque son état s’était dégradé : lorsque Renesmée avait grandi…

Toutefois, un problème plus urgent se présentait à moi : mon frère qui devait sans doute avoir épié une partie de mes pensées et ses interminables souffrances passées.

- Certes Edward, mais à quoi bon te faire du mal alors que tu as largement su rattraper les erreurs de ta jeunesse ? Tu as une magnifique petite fille qui ne rêve que de faire un bonhomme de neige avec son papa, ne crois-tu pas que c’est avec elle que tu devrais être plutôt que de broyer du noir ? lui dis-je avec un air réprobateur en m’asseyant à côté de lui.

Ma mine qui affichait toujours une expression classée quelque part entre l’agacement et l’entrain, subtil mélange qui me donnait cette apparence irréelle que toute ma famille qualifiait de lutine, se tourna vers mon frère qui paraissait encore plus perdu qu’avant. Allait-il enfin comprendre le désarroi de Bella ? Car même s’il tentait de lui cacher, elle était loin d’être dupe et son attitude commençait à l’inquiéter au moins autant si ce n’est plus qu’elle ne m’angoissait depuis le début de notre séjour… Et l'heure du départ approchant, il fallait que l'un d'entre nous parvienne à lui faire entendre raison.

- Tu sais cher frère, il faudra bien que tu finisses par revoir Rose … Ce n’est pas correct pour elle, Emmett et nos parents de nous isoler ici indéfiniment : tu en es conscient alors je t’en prie fais-toi une raison ! Un peu de nerf ! ajoutai-je en le poussant du coude avec un sourire d’encouragement.

J’avais bien conscience que cette boutade aurait peu d’effet, mais il fallait bien commencer par quelque chose et de plus, avec mon frère, rien n’était jamais simple.

Alice avait raison. J’avais suivis le fil de ses pensées presque inconsciemment et plusieurs fois j’avais aperçu le regard triste d’Esmée, de Carlisle, et l’inquiétude de Bella. L’insouciance de ma fille et l’amusement qu’elle pouvait avoir avec tout ce qui l’entourait était quelques choses de nouveau pour moi. C’était comme si j’avais pu réparer mes erreurs et avoir le droit à une seconde chance. Elle était ma seconde chance, tout comme Bella avait été ma première chance. Je m’en voulais de paraitre si égoïste en emmenant la famille ici, loin de leur vie à Forks. J’étais conscient que l’heure du départ approchais et j’avais envie de leur demander de m’abandonner là. Mais aucun d’eux ne se résoudrait à le faire. Comment pouvais-je penser à leur insuffler à nouveau de la peine ? Alice me tira de ses pensées et de ma rêverie lorsque j’entendis le son de sa voix au timbre de clochette.

- Certes Edward, mais à quoi bon te faire du mal alors que tu as largement su rattraper les erreurs de ta jeunesse ? Tu as une magnifique petite fille qui ne rêve que de faire un bonhomme de neige avec son papa, ne crois-tu pas que c’est avec elle que tu devrais être plutôt que de broyer du noir ? Tu sais cher frère, il faudra bien que tu finisses par revoir Rose … Ce n’est pas correct pour elle, Emmett et nos parents de nous isoler ici indéfiniment : tu en es conscient alors je t’en prie fais-toi une raison ! Un peu de nerf ! ajouta-t-elle en me poussant du coude avec un sourire d’encouragement.

Je ne répondis pas à ça. Ne sachant que dire sinon penser. Elle avait raison, même si je trouvais de l’inquiétude au fond de sa voix. Un peu trop. Comment pouvais je ne pas me rendre compte de ce que je leur faisais subir ? J’étais un monstre. Depuis ma mort je n’étais qu’un monstre.

- Alice, Je ne rattraperais jamais mes erreurs et ne pourrais gouter au fruit du paradis avec ma Bella, car je n’ai plus d’âme. Un monstre ne peut pas en avoir. Et le mal que je cause autour de moi me fait bel et bien penser que j’en suis un. Je ne suis pas digne de l’amour de ma famille. Renesmée est la troisième chose que j’ai pu obtenir de mieux dans ma vie après Bella et ma famille. Mais je ne sais pas si je pourrais rester longtemps à supporter les envies de grossesse de Rose, à supporter ses gémissements et ses plaintes. Sa rancœur. Sa tristesse. Je n’arrive pas à m’éloigner ses pensées de ma tête, elle reste trop présente car sa colère est immense. C’est comme si elle cherchait à ce que tout l’univers les entendes afin que quelqu’un se bouge et lui apporte une solution. Mais la solution pour elle n’est pas Renesmée, et elle le sait bien.
Edward repartit dans ses pensées. Il joignit ses mains devant lui et ne bougea pas pendant cinq minutes, fixant l’horizon de son regard or.

Alice, comment vas Bella ? Et Renesmée ? Repris-je alors.

Toujours mélancolique et amer envers lui-même, tel était le comportement de mon frère depuis qu'il avait perdu la vie pour naître dans l'éternité. Depuis que je le connaissais jamais je ne l'avais vu aussi heureux qu'avec Bella et Renesmée, elles seules arrivaient à lui faire oublier ses erreurs passées et ses doutes quant à sa véritable nature. Toutefois avec les déboires que nous avait fait vivre Rosalie vis à vis de ses propres remous intérieurs à propos de son état de vampire, les démons d'Edward avaient resurgi tant et si bien qu'il n'hésitait désormais pas à délaisser les personnes qui comptaient le plus pour lui.

C'est alors qu'il prit la parole, pour affirmer avec un détachement qui en aurait fait pâlir plus d'un et m'agaça dans une certaine mesure :

- Alice, Je ne rattraperais jamais mes erreurs et ne pourrais gouter au fruit du paradis avec ma Bella, car je n’ai plus d’âme. Un monstre ne peut pas en avoir. Et le mal que je cause autour de moi me fait bel et bien penser que j’en suis un. Je ne suis pas digne de l’amour de ma famille. Renesmée est la troisième chose que j’ai pu obtenir de mieux dans ma vie après Bella et ma famille. Mais je ne sais pas si je pourrais rester longtemps à supporter les envies de grossesse de Rose, à supporter ses gémissements et ses plaintes. Sa rancœur. Sa tristesse. Je n’arrive pas à m’éloigner ses pensées de ma tête, elle reste trop présente car sa colère est immense. C’est comme si elle cherchait à ce que tout l’univers les entendes afin que quelqu’un se bouge et lui apporte une solution. Mais la solution pour elle n’est pas Renesmée, et elle le sait bien.

Il n'avait pourtant pas tort... Rose nous faisait vivre au rythme de ses émois et nous ne pouvions plus supporter pareille angoisse : ses regrets de sa vie d'humaine la rongeait et avait fini par nous atteindre nous aussi, de telle sorte que nous ne supportions plus sa présence. Toutefois malgré mon esprit espiègle qui avait tendance à vouloir s'éloigner le plus vite possible de toutes les situations où la tristesse était le point majeure, je ne pouvais m'empêcher de penser que nous étions injustes : injustes envers notre soeur qui ne faisait que demander de l'aide et que nous préférions abandonner comme si sa douleur n'était qu'un simple caprice de plus...

- Alice, comment vas Bella ? Et Renesmée ? reprit alors Edward avant même que j'eus le temps de répliquer.

Décidément mon frère était totalement déconnecté de la réalité depuis quelques jours, je lui répondis donc avec un certain froid :

- Comment pourraient-elles aller ? Bella te voit afficher une mine torturée à longueur de journée, du moins pendant le peu de temps que tu daignes passer avec elle, et ta magnifique petite fille est malheureuse que son papa ne soit pas en train de s'amuser avec elle plutôt que de perdre son regard dans le vide...

Puis laissant un moment de silence, j'ajoutai :

- Et moi je me demande comment nous pouvons être aussi durs avec ceux que nous aimons et qui sont restés à Forks...

J'étais furieuse, oui. Furieuse contre moi-même d'avoir cautionné ses semaines de mascarade et de "planque" en Alaska, d'avoir décidé de laisser Esmée s'émouvoir de notre absence alors que nous aurions si vite eu fait de rentrer, et honteuse d'avoir laissé perdurer cette situation aussi longtemps. Maintenant j'étais déterminée à le convaincre de rejoindre enfin notre famille. *Et au pire, il me reste la solution de la force* songeai-je avec un brin d'ironie et suffisamment fort pour que mon cher frère n'en manque pas un mot.

Edward sentait se bousculer plusieurs émotions dans le cœur de sa sœur. La colère, l’hésitation, la tristesse et encore la colère. Elle lui reprocha des choses, sûrement pour le faire réagir. Elle avait réussit. Edward prenait conscience au fur et à mesure qu’il ne servait à rien de s’enfermer tout seul dans un coin, de venir s’isoler ici. De toute façon, il n’était jamais tranquille pour réfléchir. Alice était tout le temps derrière lui à essayer de le secouer et à lui redonner le sourire. Elle n’aimait pas la tristesse et la fuyait à tout pris. Pourtant, elle était restée à ses côtés.

- Comment pourraient-elles aller ? Bella te voit afficher une mine torturée à longueur de journée, du moins pendant le peu de temps que tu daignes passer avec elle, et ta magnifique petite fille est malheureuse que son papa ne soit pas en train de s'amuser avec elle plutôt que de perdre son regard dans le vide... Lui répondit-elle avec un ton froid. Et moi je me demande comment nous pouvons être aussi durs avec ceux que nous aimons et qui sont restés à Forks...

Cette dernière phrase eue sur lui l’effet qu’Alice aurait sûrement voulu qu’elle ait. Il en était bouleversé, il venait de prendre conscience de ce qui avait pu se passer et de l’angoisse de sa famille. Sa Bella lui manquait. Sa fille aussi. C’est alors qu’il perçu une pensée plus forte encore provenant d’Alice *Et au pire, il me reste la solution de la force*.

Il ne pu s’empêcher d’exprimer un sourire et de la regarder. Il répliqua alors d’un ton calme et amusé :

- Comment un être aussi chétif peut-il être aussi agaçant ?

Finalement, lui aussi en avait assez de rester là à se cacher alors qu’il devait faire face à Rosalie et être au côté de ceux qu’il aimait. Edward se leva du banc faisant tomber un peu de neige sur le sol, puis sans un mot, il attrapait la main d’Alice et se mit en route vers le chalet. Demain au plus tard ils seraient tous retourné à Forks au côté de leur famille.

Malgré tout il prit le temps de marcher pour qu’Alice le suive. Il observait les paysages autour de lui, se rappelant parfaitement du chemin qu’il avait empreinter pour venir ici. Il déclara alors à Alice :

- Les paysages d’ici vont me manquer. Mais au moins à Forks j’aurais des pumas et non plus des écureils ! Ce régime ne me va pas, et je crois que j’ai du décimer une population entière… Fit-il avec un léger sourire.

Pourtant, même avec des écureils il avait mauvaise mine. Ses cernes violettes était prononcé et ses yeux moins dorée que d’habitude. Il se promit d’arranger ça dès son retour, ne voulant pas perdre de temps et inquiéter davantage sa famille.

Ses pas s’accélérèrent alors. Son impatience devenait de plus en plus grande. Sa Bella lui manquait.