Twilight, new moon, eclipse, breaking daw

Je n’étais plus qu’une âme torturé par la douleur. Celle d’être loin de son unique, de son double, de ce qui remplit à jamais votre être de bonheur. Celle que l’on recherche pendant des années durant car on sait que ce ne sera jamais du temps perdu lorsque nous la rencontrerons. Notre âme sœur. Alice avait fait la même quête, sans savoir comment, elle en avait eu la vision. Mon unique amour, Bella, me manquait.
Le temps me paraissait si long loin des battements de son cœur, loin de la profondeur de son regard. Son odeur… restait gravée en moi comme un tatouage imprime à vie votre peau. J’étais en manque d’elle, de sa peau et son infinie douceur, de son sourire. J’en devenais fou !
Son image flottait devant mon regard vide, tel un fantôme, me suppliant de venir la retrouver. Mais je ne pouvais pas, pour elle, pour la sauver je ne devais pas revenir. J’avais promis de ne jamais revenir, pour cesser de la mettre en danger. Je devais vivre loin d’elle. Mais pourquoi vivre si je ne suis pas à ses côtés ? L’idée de la savoir en danger me transperçait comme un poignard. J’avais peur. J’étais envahi d’émotion et d’image la concernant. Si seulement je pouvais me rapprocher un peu de Forks, l’observer. Mais je ne me sentirais pas la force de l’abandonner une seconde fois. Je ne peux vivre si loin d’elle.
L’endroit dans lequel j’étais depuis maintenant 7 semaines sentait le renfermé et la moisissure. Un vieux grenier qui n’avait plus été fréquenté par des humains depuis longtemps, simplement par des rats. Je n’étais moi-même pas humain. J’étais un monstre, celui qui pouvait mettre fin à la vie de Bella rien qu’en perdant le contrôle une demi-seconde. Mais je ne pouvais plus me retenir. Devant moi, sur le sol abimé, mon portable vibrait depuis maintenant cinq minutes. Je n’avais envie de parler à personne. Décroché pour avoir des nouvelles de Bella ? C’était possible, mais ça me ferait trop de mal. Sans réfléchir, je l’attrapais et le portait à mon oreille. D’une voix sèche et froide comme l’hiver, je répondis :
- Allo.
La voix au bout du téléphone était mélodieuse, c’était celle de Rosalie. Je raccrochais.
Sous le grenier on pouvait entendre la vie. Une famille ignorant mon existence habitait cette grande maison. Sans mal, chaque jour, chaque minute, chaque seconde, je percevais leur pensée. Clairement, comme si chacun étais venus me les murmurer personnellement au creux de l’oreille. Le plus dur pour moi étais de ressentir au travers de ces mots l’amour qu’il se portait. Je pouvais le sentir, leurs pensées, leurs envies, leurs besoins. Ils me déchiraient.
Mon téléphone se remit à vibrer. Rosalie, encore. Je décrochais une nouvelle fois dans le but de faire cesser tout ça.