Ce matin là lorsque je me réveillais j’étais de plutôt bonne humeur par apport à d’habitude et pour une fois je n’avais pas fait de cauchemar ce qui était réellement rare ces derniers temps. En effet depuis que j’avais croisé la route de mon grand oncle Chris Pain, qui m’avait avoué avoir plus de 140 ans j’étais réellement perturbée, je ne dormais plus, n’arrêtais pas de faire des cauchemars l’image de mon oncle hantant sans arrêt mes pensées. Il faut dire qu’il y avait de quoi mais bon pour l’instant la seule chose dont j’étais sûre c’est que je ne voulais pas le revoir, enfin pas pour le moment.

La raison de ma bonne humeur était très simple : Lélia Kiowa. Nous nous étions rencontré à la réserve alors que j’y venais pour voir Seth et malgré nos timidités respectives le courant était plutôt bien passé entre nous. Aujourd’hui je peux dire que nous sommes plutôt proches, je la considère comme ma meilleure amie. Lélia… une jeune fille formidable mais aussi un mystère à elle toute seule. J’adorais les mystères et m’était promis d’un jour arriver à percer le sien. La veille je lui avais envoyé un message pour lui demander si elle accepterait que nous passions la journée ensemble et elle avait accepté proposant que nous passions la journée chez elle. J’avais promis d’arriver en début d’après midi, vers 13h30 environ.

Voyant qu’il était déjà tard je me levais rapidement avant de prendre une petite douche pour me réveiller puis enfilais un jean, un t-shirt et un gros pull bien épais ayant vu à travers la fenêtre de la salle de bain qu'il avait l'air de faire très froid dehors. Puis je pris un sac à main dans lequel je mis mon appareil photos et mon carnet de dessin ainsi qu'un crayon à papier. Je n'avais encore jamais dessiné n'y photographié Lélia mais elle était vraiment belle et j'adorerais pouvoir le faire, c'est pourquoi j'espérais vraiment de tout cœur qu'elle accepte.

Fin prête je sortis affronter le froid puis pris ma voiture direction Forks et plus précisément la réserve. Lorsque j'arrivais je restais immobile pendant quelques instants tentant de me souvenir où habitait Lélia et finit par m'en rappeler. Le sourire au lèvre je me présentait donc devant sa porte d'entrée et frappais trois coups à la porte espérant ne pas arriver trop à l'avance.

Lorsque Lélia ouvrit la porte, à peine quelques secondes après que j’ai frappée je souriais toujours heureuse de la revoir. Il sembla en être de même pour elle et sans que je m’y sois réellement attendu elle m’enlaça. Cette marque d’affection me toucha particulièrement venant d’elle car je ne l’avais jamais vu vraiment démonstratrice de ses sentiments.

-Salut ça va ? Entre ne reste pas là !

Me dit-elle. Nous entrâmes donc chez elle et nous dirigeâmes vers le salon. Lélia s’installa sur le canapé et m’invita à en faire de même.

Coucou, eh bien ça va très bien et toi ? Je n’arrive pas trop à l’avance j’espère ? répondis-je.

Je l’observais pendant quelques secondes et une fois de plus ne put m’empêcher de la trouver sublime. Les vêtements qu’elle avait choisi de porter mettaient ses formes en valeur et le maquillage, très discret, qu’elle avait mis lui allait à merveille. Mon côté artistique refaisant subitement surface je m’imaginais déjà en train de la dessiner ainsi, assise sur un canapé. J’en avais tellement envie que je dus me retenir de lui poser la question dès maintenant.

-Tu veux quelque chose à boire peut-être ? me demanda-t-elle interrompant mes réflexions.

Je veux bien un verre d’eau s’il te plait. dis-je.

Je fus étonnée de voir que Noah n’était pas là, d’ordinaire il était indissociable de voir Lélia sans voir son frère et inversement. J’envie énormément la relation si fusionnelle qu’ils ont, je n’avais jamais eut de frère ni sœur mais en avait rêvé tous le long de mon enfance.

Ton frère n’est pas là ? Demandais-je posant finalement la question qui me trottait dans la tête.

-Mais ça va très bien moi ! Pas du tout tu es un peu en avance mais tant mieux parce que j'avais vraiment hâte de te revoir !

Je fus étonnée par l’enthousiasme que Lélia dégageait, d’ordinaire je l’avais connue plutôt introvertie et là c’était tout l’inverse, mais j’aimais beaucoup cette facette d’elle-même ; ainsi elle donnait l’impression d’une jeune fille pleine de vie, heureuse et bien dans sa peau et ça me plaisait vraiment beaucoup, j’adorais pouvoir la voir heureuse. En réponse à ses paroles je lui fis un grand sourire.

Par la suite Lélia me demanda si je voulais boire quelque chose et m’apporta le verre d’eau que je lui avais demandée avec un grand sourire que je lui rendis immédiatement.

-Non il est chez sa copine Andréa.

Au ton neutre, voir légèrement froid avec lequel me répondit Lélia je compris qu’elle ne portait pas spécialement Andréa dans son cœur. D’un côté je pouvais la comprendre, son frère, avec lequel elle était si proche, fréquentait une jeune fille et devait par conséquent être moins présent pour elle mais d’un autre Andréa, même si je n’avais pas eut l’occasion de la revoir depuis l’immersion dans les légendes indiennes à laquelle nous nous étions rencontré, était vraiment une jeune fille superbe, souriante, gentille et débordante de vie et Noah avait vraiment de la chance d’avoir une fille comme elle auprès de lui. Je ne voulais pas me mêler de ce qui ne me regardait absolument pas mais je me permis quand même de déclarer, espérant vraiment que ça ne froisserait pas Lélia :

Tu sais je vois bien que tu n’as pas vraiment l’air d’aimer beaucoup Andréa et je peux te comprendre : depuis qu’ils sont ensemble Noah doit passer moins de temps avec toi. Mais je suis sûre que tu ne veux que le bonheur de ton frère et je sais qu’elle pourra le lui apporter, Andréa est vraiment une fille super.

Suite à mes paroles je lui fis un petit sourire comme pour m’excuser de m’être mêlée de ce qui ne me regardait absolument pas, j’espérais vraiment qu’elle ne m’en voudrait pas car elle était une amie géniale et j’aurais vraiment été triste de la perdre.

Pendant quelques secondes Lélia fixa mon sac, avec une telle intensité que je ne pus m’empêcher de me demander bêtement si elle voyait à l’intérieur, puis je sus enfin ce qu’elle y cherchait.

-As-tu pris ton carnet de dessin ? Mais surtout, as-tu fait de nouveau dessin ?

Je souris à nouveau tout d’abord très heureuse que Lélia s’intéresse à mes dessins puis sortit de mon sac mon carnet que j’ouvris. Nous étions toutes les deux côte à côté et elle pourrait ainsi voir ce que j’avais dessiné. Je passais les premières pages, que Lélia avait déjà eut l’occasion de voir, pour finalement lui montrer mes nouvelles créations. Sur mon carnet, un dessin de Seth, un autre de Seth et moi et quelques autres d’animaux en tout genre, mais en particulier de chien, que je m’entraînais à dessiner depuis quelques temps. Il devait y avoir sept ou huit nouveaux dessins tout au plus et j’espérais que cela lui plairait.

Alors qu’en pense-tu ? lui demandais-je timidement.

Dès qu’il s’agissait de mes dessins, ou même des photos que je faisais je ne pouvais m’empêcher de devenir extrêmement pudique et quand je montrais mes dessins à quelqu’un, quand bien même nous nous entendions très bien, c’était toujours avec une grande retenu.

Repensant au fait que j’aurais énormément aimé pouvoir la dessiner je décidais de poser la question dès maintenant à Lélia pour pouvoir être fixée.

Dis moi Lélia, je sais que ça va te paraître bizarre et si tu ne veux pas je ne t’en voudrais absolument pas mais accepterais-tu que je te dessine ? demandais-je espérant vraiment qu’elle allait dire oui.