Suite à sa mésaventure de Seattle, Leah était retourné à la Push et s’était isolée chez elle sans donner de nouvelle à quiconque, elle avait coupé son téléphone portable directement en rentrant dans sa chambre après avoir envoyé un bref message à Jacob afin de le rassurer sur son retour. Elle lui devait au moins ça !

« Je suis rentrée. »

Le message ne disait rien d’autre, à quoi bon s’étaler ? Leah n’était pas du genre bavarde et elle ne voulait pas se justifier ni même raconter ce qui avait pu se passer la bas. Elle resta froide et précise. Suite à ça, son téléphone fut enfermé dans le tiroir de sa table de nuit et y resta.
Elle se laissa glisser dans les draps de son lit avec ses vêtements de la journée en pensant que de toute façon, ses draps devraient être changés bientôt. Elle s’en fichait royalement. Son réveil indiquait en lettre rouge : 15h24 de l’après midi.

Leah souffla et se retourna dans son lit pour fixer maintenant que son armoire. Elle ne supportait pas de rester enfermée comme ça chez elle alors qu’elle était habituée à courir en toute liberté dans des espaces incroyablement grand et magnifique.

N’en pouvant plus d’être aussi restreinte, elle poussa avec force sa couette qui s’écrasa à l’arrière de son lit tandis qu’elle en sortait. Son armoire fut ouverte tout aussi brutalement puis refermé après qu’elle en eu extirpé un pantalon de jogging noir et un débardeur blanc.

Elle s’en irait trainer comme ça dehors. L’air frais lui ferait le plus grand bien pour enlever la pollution de la ville qui s’était imprégné dans sa peau. Elle sortit par la fenêtre de sa chambre en ayant enfilé préalablement une vieille paire de basket blanche.

Les graviers présents devant sa maison craquèrent légèrement sur son passage, la faisant se sentir plus vivante. Et oui, de simple bruit comme le mouvement d’une branche d’arbre balayé par le vent, le gravier, les vagues la faisait se sentir humaine. Et c’est tout ce qu’elle voulait : être en accord avec la nature autour d’elle comme l’avait été ses ancêtres bien avant elle. Leah avait eu la chance, car elle considérait sa transformation ainsi, d’avoir eu le gène des loups dans son sang. Alors à chaque minute elle rendait hommage à la terre de ses ancêtres qui avait été comme elle. C’était un devoir sacré que de protéger sa tribus, ça lui apportait une fierté que personne n’aurait pu soupçonner tant Leah était une fille simple qui pouvait se montrer attachante. Bien sur, ces dernières années n’aurait pas confirmé mes précédents mots, mais elle avait ses raisons. Maintenant qu’elle trainait avec Jacob et d’autres personnes éloignée de Sam, elle revivait.

Aujourd’hui le temps était ensoleillé, idéal pour se promener car la température était de saison et plutôt agréable. La jeune femme prit alors les sentiers menant à la plage tout en gardant ses mains dans ses poches pour prendre un air détaché de tout.

Près du rivage le vent soufflait quelques peu, balayant ses cheveux et collant quelques unes de ses mèches sur son visage. Elle les laissa car elle était habituée à pire comme inconvénient.

La louve retira alors ses baskets du bout du pied et plongea ses pieds dans le sable, continuant d’admirer les vagues se jetant sur la terre et s’écrasant contre la roche. Rien n’était plus beau que ce paysage là.[/blockquote]

Ma balade tranquille fut vraiment très courte. Il avait fallu que je tombe sur la sœur de Noah, bon d’après les pensées qu’il avait d’elle ça devrait aller, mais je n’avais pas envie que l’on m’importune alors que je ne cherchais que la tranquillité. Je fis alors semblant de ne pas la voir même si au bout de cinq minutes sont regard plutôt lourd et insistant me pesa. Dans les poches de mon jogging je serrais les points. Décidément je devenais colérique et instable pour pas grand-chose ! Ça faisait longtemps que je n’étais pas resté plus d’un jour sous ma forme humaine, je devais prendre les habitudes des loups et commencer à me perdre. Ça ne me faisait pas peur, mais simplement je m’isolais plus qu’à l’habitude et j’avais tendance à fuir les responsabilités en prenant très vite ma forme animale. C’était un moyen pour moi de décompresser et de rester loin des inconvénients majeurs qu’une vie humaine engendre. Ça m’avait aidé à me libérer de l’emprise de Sam. J’aimais cette forme plus que l’autre, et je savais que Jacob ne voyait pas ça d’un très bon œil. Un jour ou l’autre, je me perdrais dans l’une de ces deux formes et on n’aura que mon prénom pour me reconnaitre, enfin… Si je gardais encore un peu ma conscience humaine !
Leah lança un regard dur à la jeune femme qui rougissait à mesure qu’elle se sentait repérer. Elle manqua de lui lancer un mot désagréable mais se retient. Il ne faudrait pas qu’elle est à se battre avec Noah parce qu’elle avait fait pleurer sa petite sœur !

Elle souffla et râla intérieurement avant de se décider à faire quelques pas dans sa direction afin de la rejoindre. Elle la regarda de haut puisque Lélia était assise sur le sol avec un livre.

Leah voulait être gentille pour une fois et essaya de dire quelques choses qui faisait penser qu’elle pouvait réussir à l’être :

- T’as un problème avec moi que tu me fixe comme ça ?

Bon, c’était raté. Son ton était désagréable et ses mots n’était pas mieux perçu. Il fallait vraiment qu’elle reste humaine plus longtemps pour se réhabituer à la vie et apprendre à être de nouveau sociale. Elle entreprit alors de s’excuser avec ses mots :

- Bon, les relations sociale ne sont pas mon point fort à cause de ma… Elle se stoppa en réfléchissant que tout le monde n’était pas forcement au courant. Elle reprit alors : De ma personnalité. A cause de mon caractère sans doute... Alors, je suis désolé pour ma précédente question…

Elle tenta alors de s’intéresser à ce que pouvais faire la jeune femme ici, à la plage au lieu de sortir avec des amis comme elle l’aurait elle-même fait si elle en avait encore aujourd’hui. Mais on ne peut conserver des amis lorsqu’on leur cache un lourd secret, n’est-ce pas ? La solitude devient alors votre seule opportunité, votre unique choix. Elle vous apporte en quelques sortes du réconfort… Leah s’assit à côté de Lélia, plaçant sa tête sur ses genoux et fixant la mer au loin. Elle reprit d’un ton plus doux :

- Moi c’est Leah. Tu es la petite sœur de Noah, Lélia, je me trompe ? Que fais tu ici avec ton livre…Leah pencha la tête pour le regarder et en fut surprise en lisant le titre. Tout sur les loups ?

Elle regarda alors la jeune femme à ses côtés avec de grands yeux et attendit une réaction de sa part.

La jeune fille lui répondit d'un ton calme à sa question précédente :

- Oui je suis bien la sœur de Noah, je suis sortie prendre l'air. Et oui ça peut te paraître étrange mais Noah ne me parle jamais des loups et ça me fascine tellement que je me renseigne comme je peux .

Leah ne détourna même pas le regard de l’océan mais continua d’écouter la jeune femme. Sa réponse troubla la tranquillité de la jeune louve. Elle sembla se questionner un instant sur le pourquoi du comment. Pourquoi se renseignait t-elle sur les loups ? Noah avait raison de ne pas lui en parler, elle-même n’aimait pas trop raconter leur secret dit « professionnels ». Mais que la jeune femme à ses côtés achète des livres sur les loups juste pour savoir ce que pourrait faire son frère ou à quoi pourrait t-il ressembler la surprit.

Soudain, la surprise s’installa sur le visage de Leah. Ce dont elle cherchait à se souvenir depuis le début de la conversation lui revint en mémoire en l’instant. Mais comment cela se pouvait t-il ? Oui, ce qui étonna Leah c’est qu’une personne étrangère au conseil des Anciens et extérieur aux transformations soit au courant de tout. Du moins de leur secret déjà. C’était tout de même beaucoup ! Elle releva la tête de ses genoux et fixa son regard sombre sur la jeune femme à côté d’elle. Lélia.

- Il y a quelques choses qui me semble étrange tout de même. Comment ce fait t-il que tu es au courant de notre secret, qui comme je viens de le dire est un secret. Tu ne fais pas partit du conseil des anciens et pas non plus du secret en lui-même. Et tu viens de me dire que ton frère ne t’en parlait pas… Ne me dit pas que tu nous as espionnées tout de même ?

Leah s’appuya sur ses coudes et garda son regard soupçonneux sur Lélia. Elle cherchait à comprendre. Sa réponse ne tarda pas.

La louve hésita un moment mais voulu se montrer amical envers la jeune sœur de Noah, non pas pour être bien vu de son frère Noah, mais simplement pour sembler gentil.

- Que veux-tu savoir sur nous, les loups ? Questionna t-elle.

- N..Non non j..je ne vous espionnés pas du tout, non non , c'est juste ... c'est juste qu'avec Noah on se dit absolument tout, on ne se cache rien , on a aucun secret l'un pour l'autre.

Sa réponse ne me parut pas satisfaisante suite à ses précédents mots. Mais je n'y fit pas attention plus que ça, ne voulant pas faire de nouvelle remarque qui pourrait passer déplacer. Leah se mit simplement en tête que la jeune fille s'était mal exprimée sous l'effet du stress ou de la timidité.

Sa question suivante semblait avoir donné plus d’entrain à Lélia, elle s'exprima plus spontanément et même joyeusement. A croire que c'était la première fois que l'on faisait attention à ses questions et qu'on y apportait des réponses.

- Que veux tu savoir sur nous, les loups ?
- Je suis vraiment contente que tu me poses cette questions , j'ai des tas de questions sans réponse ! Alors je sais pas , tout d'abord comment vous faites pour communiquer entre vous dans votre forme de loups ? Et c'est quoi exactement l'imprégnation ?

Leah prit un instant pour elle, s'accordant un bref moment de réflexion avant d'apporter une réponse. Quoique... Elle avait des questions à lui poser avant de le faire.

- J'ai quelques questions à te poser avant de répondre aux tiennes. Es tu capable de garder un secret ? Je ne serais jamais plus prudente que maintenant que je vais te répondre : sache que les informations que je vais te livrer peuvent influencer notre vie ou notre mort si quiconque l'apprend. Surtout les sangs-froids. Mais tu dois sûrement être au courant pour eux également ? Ton frère et le restant de la meute risquons nos vie à protéger notre peuple et les humains des environs. Ensuite je dois connaitre le peu d'information que tu connais sur nous afin de pouvoir t'apporter les bonnes réponses.

Leah l'observa tout en gardant sa position décontractée. Elle rabaissa ses jambes pour les étendre sur le sol. Elle replaça sa mèche de cheveux derrière son oreille gauche et se réinstalla avant de replonger son regard sur le paysage autour d'elle.

Lélia me répondit du tac o tac. Comme si ma question semblait anodine voir naturel. En tout cas sa réponse l’était, naturelle.

- Oui je suis tout à fait capable de garder un secret . Je peux t'assurer que tout ce que tu diras restera entre nous. Je ne sais vraiment pas grand chose. La seule chose que je sais c'est que vous êtes des loups et que vous avez pour but de tuer des vampires.

Bon, elle savait le minimum à savoir, c’était déjà ça. Leah hésita tout de même à lui avouer leur secret, mais son regard presque implorant lui fit un peu mal au cœur. Cette fille cherchait à en savoir plus pour s’intéresser à la vie de son frère. Sûrement qu’elle se sentait seule… Des amis, elle devait en avoir, du moins plus que Leah n’en avait en dehors de la meute, mais peut être qu’il était difficile pour elle de vivre avec le secret de son frère, secret dans lequel elle ne pouvait pas s’investir.

Bon, Leah se décida, elle lui faisait trop de peine, alors elle lui apporterait des réponses. Elle prit une inspiration et s’élança, le regard dans le vague comme si elle se parlait à elle-même. Ainsi, elle se sentirait moins coupable de dévoiler leur secret commun.

- Pour communiquer nous utilisons le mental, la pensée quoi… Les images. Nous voyons tout à travers les yeux des autres. Nous avons leur pensée dans notre tête sans même les vouloir, donc c’est une sorte de télépathie… Ensuite… pour te parler du phénomène d’imprégnation il aurait été préférable que tu t’adresse à ton frère, je n’ai jamais été imprégné depuis ma transformation. Mais je vais essayer de te donner les mots, j’ai pu le vivre au travers de mes frères : Jacob, Noah, Sora. Je crois que je suis encore une fois l’unique personne à ne pas avoir eu la chance d’y gouter ! Plaisanta t-elle.

Sa voix semblait porter par le vent, ne faisant qu’un. La douceur qu’elle y mit changea de son habitude façon garçon-manqué. Elle reprit simplement :

– L’imprégnation est une sorte de coup de foudre réservé aux loups. La personne devient alors notre second soleil, nous tournons autours d’elle comme si l’attraction avait changé. C’est un amour inconditionnel que l’on est capable d’offrir. Nous nous adaptons à ses envies, à sa vie. Ainsi, nous pouvons être son frère/sœur, son ami, son petit-ami ou bien même rester discret même si nous en souffrons. C’est presque impossible de décrire ce que nous apporte cet amour et ce que nous pouvons lui apporter. On est capable d’attendre des années que sa croissance soit terminé si c’est un enfant, pour être avec si après c’est son souhait. Nous deviendrons alors camarade de jeu, tout ce qu’elle souhaitera de nous.

Elle avait essayé de l’expliquer au mieux, mais sans y croire vraiment. Alors, comme prise dans une sorte de nostalgie, elle compléta :

– J’aimerais que ça soit mon cas.

Sa voix se fit sombre et cacha un peu de mélancolie, de solitude. Alors, elle repensa à Alex, le vampire qu’elle avait rencontré. Elle savait que celui-ci était son ennemi, mais elle l’aimait bien. Jamais elle ne pourrait s’imprégner d’un vampire, ça ne devait pas être possible, pourtant elle y avait pensé. Il avait quelques choses d’humain qui lui plaisait.

Leah jeta un coup d’œil à sa voisine de plage et ajouta :

– D’autres questions ?

Mon regard se reporta sur Lélia. Elle semblait fascinée par ce que je lui disait et me regardais comme si j’avais été une surprise au pied d’un sapin. Je me sentis heureuse de cette comparaison et aussi de cette conversation imprévue car dès lors je me sentais utile, accompagné et surtout apprécier. J’avais tellement l’habitude que l’on me rejette que ça me fit presque bizarre que cette fois ci soit différente des autres. On m’acceptait, du moins pour le moment on m’écoutait parler avec une certaine fascination. Je n’en revenais pas personnellement mais ne dit rien et ne montra rien. J’étais de nature froide, surtout depuis ce qu’il s’était passé avec Sam. Mais ça, je ne le raconterais plus. Un secret devait être confié qu’aux personnes dignes de confiance et proches. Celui là, seuls mes frères de meute le connaissaient.

Avec la voix d’une enfant et une certaine agitation, Lélia répliqua à ma dernière phrase lui demandant si elle avait encore des questions auquel des réponses seraient les bienvenues. Je fis un signe de tête pour indiquer que j’attendais sa réponse. Elle reprit alors avec un enthousiasme grandissant la parole :

- Comment vous pouvez tuer des vampires ? Ce n'est pas immortel ? Et comment on peut reconnaître un vampire d'un humain ou même d'un loup ?

Sans prendre une inspiration plus importante que les précédentes, je lui répondis d’une voix pesé et les yeux plongés dans les siens, comme pour y lire ses ressentiments face à mes révélations. Je voulais connaitre à quelle degré elle ressentait les choses. Une sorte de test visuel.

- Je vois que tu n’as pas froid aux yeux, tes questions sont préparés dans ta petite tête depuis un moment, n’est-ce pas ? Ca se ressent. Elles ont le mérite d’être clair et précise quant aux détails pour fixer une réponse. Bon, commençons par les vampires. Et oui, ce sont des êtres immortels, ils ont une durées de vie extraordinaire et s’ils sont laissés tranquille leur vie s’allongera jusqu’à l’éternité et au-delà. C’est triste non ? A moins de vivre un amour sans fin. Comme si ça pouvait exister… Bref, reprenons. Il n’y a qu’un seul moyen de les tuer, oui tu m’as bien entendu, un seul moyen et seulement deux races peuvent le faire : les vampires eux-mêmes et nous, les loups. Il suffit simplement de lui arracher les membres et de le mettre en petit morceau avant d’allumer un feu pour brûler ses restes. J’espère que je ne t’ai pas trop choqué, mais le principal c’est que tu n’assiste pas à la scène toi-même. En tout cas j’ai fait un effort pour peser mes mots, ça m’ennuierais d’avoir des problèmes avec ton frangin car par ma faute tu fais des cauchemars !

Je repris une inspiration et redirigeais mon regard sur l’étendu d’eau qui inspirait à la tranquillité d’une mort paisible. Alors, dans un souffle je terminais de lui répondre :

Un vampire se reconnait facilement. Il a la peau gelé voir même glacé, ses yeux sont rouges sangs pour ceux qui ne suivent pas le régime écureuil car sinon ça s’apparente au dorée. Leur peau est blanche tel de la porcelaine et leur vitesse est incroyable. Il ne mange rien qui s’apparente à de la nourriture pour les humains, se contentant uniquement de sang. Humain généralement. Ils sont aussi très forts. Les humains à côté sont des êtres faibles, qu’un simple coup de poing peut exploser en plusieurs morceaux sur des kilomètres. Peu ragoutant n’est-ce pas ? Concernant les loups, c'est-à-dire ton frère, Jacob, les autres et moi-même, visuellement tu ne peux pas savoir qui en est un de qui n’en ai pas un. C’est simplement au niveau de la chaleur corporel. Notre corps à une température supérieur à la normal ce qui permet aux garçons de se balader torse nu pendant qu’il neige dehors par exemple. Ensuite la force peut aussi nous trahir, elle est plus développée qu’en temps normal.

Voilà que son monologue était terminé. Leah ne parla plus, préférant le silence aux mots inutiles. Elle attendit simplement une réaction de la jeune fille.

J'avais eu raison de guetter dans le fond de son regard la réaction suite à mes récits. Je savais dès le début que ça la toucherait et l'amènerait à imaginer par elle-même les scènes que moi même je n'aimais pas repasser dans ma tête plusieurs fois. Juste le nombre suffisant pour voir qui avait marqué le meilleur score ou qui avait arraché le plus de morceau de vampire. J'aimais jouer, le défis animait mon âme comme le jeu anime celle d'un enfant.

Lélia semblait vraiment attaché beaucoup d'importance à ce savoir tout nouveau pour son être et surtout si dur. Je pouvais comprendre que ne pas savoir rendait la vie plus compliqué avec son frère, un fossé s'était sûrement créer. Je me félicitais alors de faire en l'instant une "bonne action" bien que ça ne me rapporte qu'un peu de fierté.

Elle se ressaisit tout aussi vite que le trouble avait envahi ses yeux et plongea son regard dans le mien comme pour me signifier qu'elle en voulait plus, qu'elle avait d'autres questions qui lui avait échappé sur l'instant mais que cet entrevu ne se terminerait pas maintenant et pas ici.

Je soupirais intérieurement. Sans laisser paraître quoique ce soit qui pourrait blesser la jeune femme pur et innocente qu'elle était. Tout le monde me disait de faire des efforts dans mes relations mais personne ne me comprenais vraiment au fond. Seul ce vampire assez curieux pour m'observer de si près semblait avoir percé mon âme à nu. C'est pourquoi je voulais tant le revoir.

Sa question surgit alors de nul part, arrachant une fois de plus Alex à mes pensées.

- Hum hum je vois , mais tous les vampires ne sont pas méchants. Vous devez tous les tuer ? C'est obligé ?

Sa question eu pour effet de me décevoir. Malgré tout ce qu'elle savait elle s'inquiétait davantage pour la vie de ces sangsues que pour celle de ses frères. Sa réaction fit monter la colère dans mon âme. Encore une "Bella". Décidément elle ne comprenait rien aux gens. Malgré tout elle prit un air jovial et calme pour répondre à sa question, s'étant promis d'aider la jeune fille à obtenir des réponses :

- Tous les vampires ne le sont pas, oui. Mais notre devoir n'est pas de faire la distinction entre ceux qui le sont ou non, c'est de tuer ceux qui feront le mal, que ce soit un bref instant ou durant leur vie entière. Nous punissons ceux qui le mérité. Ca répond à ta question ?

Leah porta son regard dans le lointain. Non, il ne tuait pas tous les vampires qu'ils croisaient, elle même avait manqué à la règle en laissant ressortir Alex vivant de leur rencontre. Mais ça, elle le taisait et le gardait comme secret.

J’étais plus ou moins rassuré de constaté qu’elle ne posait pas des questions dans le seul but de faire amie-amie avec moi, elle s'intéressait réellement aux loups et aux vampires, bien que ces derniers soient le plus au centre de ses questions dernièrement… Je n’aimais pas ça, mais après tout chacun ses gouts. Pour une descendante Quileute je la trouvais très peu portée sur son peuple. Leah ne jugea pas, elle se contentait de se faire mentalement des observations. On ne pouvait juger les erreurs d’autrui lorsque l’on était capable de faire pire et de ne penser qu’à son propre intérêt au point de mettre en danger sa meute. Elle l’avait fait en se livrant et en livrant les secrets des loups à un vampire. Elle n’en était pas fière pourtant aucun regret ne l’habitait.

Etait-ce qu’elle devenait totalement insensible à ce qui l’entourait ? A la vie même ? Sûrement, mais si c’était le cas c’est qu’elle se perdait, elle tomberait dans le vide et le néant d’une âme trop noir pour sourire à nouveau. Leah n’était pas au mieux de sa forme, toujours sur la défensive et incapable de guérir d’un amour tel que celui qu’elle avait porté à Sam. Elle attendait cette fichu imprégnation qui la délivrerait de tous ces maux. Elle attendait celui qui la sauverait d’une vie trop solitaire.

La question suivante de Lélia lui redonna un peu de bonheur, finalement la jeune fille ne s’intéressait pas qu’aux sangsues mais tout autant à ses confrères les loups.

- Mais..Et vous ? Vous ne risquez rien ? Vous êtes plus fort qu'eux ?

J’approuvais d’un signe de tête, ne préférant pas rentrer dans les détails de cette question. Nos forces se valaient plus ou moins, c’est ce que je savais. Tout comme je n’ignorais pas que le venin des vampires nous tuait. Une simple et minime morsure, un croc égaré et nous n’étions plus… Un bien triste destin. Mourir empoisonné.

Elle me reposa une autre question, sur laquelle je m’attardais un peu plus :

- Pour revenir à l’imprégnation, est-ce permanent ? Je veux dire, est-ce que l'imprégnation peut partir un jour où cela dure pour toujours ?

Je lui répondit simplement :

- Oui, l’imprégnation est permanente et heureusement. Ou pas… Enfin je veux dire que c’est une sorte de lien éternel, qui jamais ne s’éfface. Tu sais, on ne choisit pas les personnes pour lequel nous ressentons cette imprégnation, c’est la nature qui les choisit à notre place, le seul critère sur lequel ce choix ce porte est la transmission des gènes lupins. On va dire que la nature choisit pour nous, la personne la plus adéquate pour transmettre le gène des loups à la descendance que nous aurons. C’est un moyen naturel de garder notre protection et de faire perdurer notre espèce.

Leah suivit le regard de Lélia, il se portait sur la mer. Tout comme elle un peu plus tôt. Ce qui signifiait qu’elle ne souhaitait pas affronter son regard et que cette dernière question avait quelques choses de différent, qui la touchait personnellement. Leah savait analyser les gens, elle avait appris à le faire pour éviter ceux qui ne lui voulait que du mal ou qui ne la fréquentais que par interêt à l’époque où elle était encore populaire. Elle savait donc que cette dernière cachait un secret quant à l’imprégnation ; Leah se risqua à soulever le voile du mystère.

– Je t’ai confié pas mal de secret sur notre vie, je pense que tu peux m’accorder une simple réponse, honnête, à ma seule question.

Leah tourna la tête vers Lélia et lui indiqua d’en faire de même avec simplement un regard.

– Dit moi ce que tu me cache. Pourquoi toute ces questions sur l’imprégnation et sa durée réelle ? Que me caches tu à ce sujet ?

La crainte de Leah serait d’entendre qu’une fille qui n’était pas une louve pouvait s’être imprégnée. Elle savait cela totalement impossible mais n’était pas capable de trouver autre chose de concret à la raison de ces questions. Elle attendit patiemment la réponse, serrant volontairement ses mains sur son jogging comme pour faire descendre la pression qui montait en elle.

Leah ne pouvait qu’être spectatrice de la scène qui se jouait devant ses yeux. La jeune fille en face d’elle lui avoua quelques choses de tellement égoïste qu’elle cru un instant se revoir lors de sa rupture avec Sam pour être ensuite avec Emily. Sauf que les rôles n’étaient pas exactement les mêmes. Il y avait deux amoureux et une chandelle. Pas mal l’image non ?

- C'est juste que Mon Frère est imprégné d'Andréa et que je dois avouer que je ne l'apprécie pas du tout. Alors je voulais savoir si il y a au moins une chance pour que Noah se détache d'elle …

Leah réfléchit, elle tourna la question dans tous les sens qu’elle le pu, mais rien ne venait. Rien de nouveau par rapport à ce qu’elle savait déjà de ce phénomène d’imprégnation. Ce lien si fort ne pouvait être brisé, pas même par la mort, car si c’était le cas, le loup en mourrait de tristesse et de chagrin inconsolable. C’est pourquoi il veillait sans cesse sur sa moitié, profitait de le moindre seconde dans ses bras et comblait son cœur de toute les gentillesses possibles et de tout le bonheur du monde. C’était une possession. L’être dont on s’était imprégné était le Roi ou la Reine dans notre cœur. Leah voulu lui répondre quelques choses, rajouter une réponse ou bien même apporter une comparaison, mais Lélia répliqua :

- Si mon frère est un loup, alors moi je peux devenir une louve ?

Voilà un changement de sujet réussit ! Mais Leah n’était pas dupe, l’aveu de la jeune fille lui pesait lourd sur le cœur. Elle ignora alors la seconde question pour se reporter sur la première.

– Lélia ne change pas de sujet, ne me prends pas pour plus bête que je semble l’être. Et on pourra s’entendre. Concernant l’imprégnation, rien ne fera qu’elle cessera, pas même la mort, alors habitue toi vite à cet Andréa et tâche de t’en faire une amie car elle est l’âme sœur de ton frère. Garde la place qui est la tienne, c'est-à-dire sa sœur et pense à passer du temps en sa compagnie, de temps en temps, juste vous deux. Je pense que tu devrais lui en parler et ne pas t’isoler dans ton coin comme ça. Ca ne fera qu’accroitre ta douleur et les larmes dans ton cœur. Tu sais Lélia, je ne suis pas un exemple à suivre, regarde où ça m’a mené tout ça. Je ne suis plus que l’ombre de la Leah que j’ai été auparavant, je ne suis plus capable d’aimer autant que je n’ai aimé, pas sans l’imprégnation du moins. C’est compliqué à expliquer, mais ma porte de sortie serait de vivre un nouvel amour pour l’éternité.

Leah s’arrêta de parler pour souffler un bon coup puis repris avec plus de force :

– Non, tu serais déjà transformée si ça devait être le cas. C’est assez compliqué et je ne pense pas que ça t’arrive. Ca me surprendrais, mais désolé de te décevoir, ne me dit pas que tu en rêve ?

Elle la regarda l’air étonné et attendis sa réponse sans toutefois être capable de prédire ce qu'elle pourrait lui répondre.

Le ton que Lélia prit pour me dire sa phrase ne m'annonça rien de bon pour moi et ma solitude. Voilà que maintenant je m'étais fait une amie, qui plus est, m'appréciais. J'en eu la confirmation lorsque sa main vint se poser sur mon épaule et que sa voix prononça ces quelques mots :

-Tu as totalement raison. Tu sais je t'aime bien, tu es une personne formidable et je suis sûr qu'il t'arrivera de bonnes choses, il suffit d'y croire. Pour ce qui est d'Andréa comme je l'ai dit tu as totalement raison et je vais faire des efforts. Merci.

Le but de ma précédente réponse était atteins. Du moins il me semblait que oui puisqu'elle promettait de faire des efforts avec Andréa et d'apprendre à la connaitre. J'étais sur que Noah serait heureux de le savoir, même s'il ignore totalement que ça provient de moi ce retournement de situation. Qu'importe, je ne fais rien pour être reconnu ni même remercier, on va dire que j'agis selon mon cœur, selon mes envies et surtout parce que même si ça ne se lit pas sur mon visage, j'aime voir les gens sourires et heureux. Si je ne le suis pas, ça ne veut pas dire que les autres n'ont pas le droit de l'être !
Je n'étais pas si froide et renfermée que je voulais bien le montrer, simplement c'est une protection dont j'ai besoin depuis que j'ai vu fondre mon cœur face à la lumière de Sam et que chaque goutte tombé sur le sol c'est vu écraser avec force.

Je souris à Lélia et ne la repoussait pas. C'était quasiment la seule avec Sora à bien vouloir m'accorder son amitié et à supporter le caractère qui me caractérisait tant.

La voix de la jeune fille retentit à nouveau entre le bruit des vagues et nos souffles :

- Non je ne sais pas peut-être. Je ne pense pas être assez forte, assez courageuse pour pouvoir supporter d'être une louve. Je ne sais pas du tout. Je pense tout simplement qu'il arrivera ce qu'il arrivera.

Elle se jugeait bien vite incapable de faire les choses, ça n'était pas vraiment dans son sang dans ce cas. Un loup n'a pas peur des efforts à fournir, il n'a pas peur de se battre et au contraire, il aime ça.
Elle n'était pas faite pour cette vie là. Mais peut être pour une autre alors ? L'avait t-elle trouvée ? Quels était ses rêves ? Je me surprit moi même à m’intéresser à son sort, à vouloir en apprendre plus sur cette fille qui m'avait accordé sa gentillesse sans me porter de jugement. Aucun.

- Lélia, quels sont tes rêves dit moi ?

Lélia avait choisit de se confier, de m’accorder sa confiance. Devrais-je en échange lui accorder la mienne ? Lui accorder mon amitié ? Elle était encore jeune et moi, je l’étais moins. Mais ça ne changeais rien. L’âge n’est qu’un espace temps dans lequel nous sommes nés mais qui ne caractérise pas grand-chose, du moins c’est que je m’efforçais de croire pour me dire que même si je vieillissais, je restais la même. Pourquoi ne devrais-je fréquenter que ceux qui sont de la même année que la mienne ?

Mais là était un autre problème. Bien sur que je voulais lui accorder mon amitié, bien sur que je voulais l’écouter parler mais j’étais bien incapable de le lui avouer. De lui tendre ma main. Je m’efforçais de le faire mais rien ne bougeais, ma main restait à terre sans aucune intention de mouvement.
Sa voix transperça le silence dans lequel nos cœurs résonnaient. Il battait en rythme sur un même son, un même mouvement.

- Mes rêves … Je ne sais pas si on peut appeler ça des rêves, j'appellerais ça plutôt des cauchemars même, mais je revois souvent les flammes qui avaient envahis ma maison. Ce jour-là je ne comprenais même pas ce qui s'était passé. Je ne bougeais pas et regardais les flammes qui m’entouraient. Je sentis une main me tenir fermement et m'entraînait vers la sortie. Ce n'est qu'à ce moment-là que je compris que j'avais été en danger. Malheureusement il était trop tard pour mes parents …

Les larmes lui venaient au bord des yeux. Je détournais le regard, incapable de le soutenir. Son histoire me troublait, elle avait un passé que l’on ne pouvait pas soupçonner si on ne le connaissait pas et qu’on ne l’avait pas entendu de vive voix. Elle était incroyable, vivre avec le sourire alors qu’en tant qu’humaine, plus jeune, elle a perdu ses deux parents dans un incendie ? Incroyable pour une jeune femme comme elle. J’éprouvais une sorte d’admiration qui m’amena le rouge aux joues.

Elle sembla vouloir changer de sujet, peut être mal à l’aise ? C’était possible. Je ne discutais pas et l’écoutait, prête à répliquer sur sa nouvelle phrase. Je trouverais bien quelques choses à dire, non ?
Avec un sourire elle me dit :

- Bien sûr je rêve aussi du prince charmant !

– Qui n’en rêve pas ? Moi c’est mon rêve quotidien, il me harcèle chaque nuit et me cri de l’épouser ! Au final je finis par l’étrangler et faire le vœu de rester seul pour ne pas être ennuyé, c’est bizarre ! Dis-je en rigolant sur le ton de l’humour pour la faire sourire.

Mais mes rêves étaient bien éloignés de ce que je venais d’annoncer. Il y avait du sang, de vieux fantômes, des cris et des pleures. Mon père. J’étais si triste, si chamboulé. Rien ne changerait tant que son fantôme me suivrait dans mes jours et dans mes nuits.

J’esquissais un sourire qui se voulu rassurant, je l’espère. Il me manquait tellement… Faire comme si rien n’était arrivé était terrible, très dur et éprouvant pour l’âme de petite fille que j’avais essayé de conserver au fond de mon cœur abimé.