J'allais enfin voir cette demeure qui sera désormais mienne. Ma mère m'a proposé de commencer par le rez-de-chaussé. J'ai acquiescé, cela était plus logique. Elle me raconta qu'elle s'était débrouillée du mieux que possible car elle était moins inspirée que quand j'étais avec elle.
J'étais sûre du contraire. Ma mère restait pareille que je sois ou non avec elle, je savais qu'elle s'en était sortie avec brillo. Elle me jeta un clin d'oeil complice. Je lui souris
-Bien sûr ne t'inquiète pas! Dis-je pour lui montrer que si elle le voulait, nous pourrions même reconstruire une maison.
Elle me prit la main. J'étais impatiente à l'idée de découvrir un nouvel univers, un nouveau lieu où un bout de mon éternité se déroulera.
Puis soudain, ce fût le noir complet! Je ne distinguais que deux mains tièdes sur mes yeux. Je poussais un soupir de joie. Cela égayerait encore plus cet instant.
- Comme cela ce sera vraiment une surprise et pas de triche jeune fille !ria-t-elle.
Je me mis à rire.

-Bien Madame! Dis-je en portant ma main à mon front comme les soldats. Je ris à nouveau. Elle me guidait tout doucement, même si -et elle le savait- elle aurait pu aller plus vite. Elle voulait faire perdurer cet instant, et je n'étais pas contre.
Puis, je sentis un tout autre environnement se dérouler autour de moi et sous mes pieds. En effet, nous pénétrions dans le salon. Je sentais une douce lumière qui venait frappé mes avants bras et mes jambes dénudés.
j'humais différent parfum que j'énonçais à haute voix, espérant ne pas me tromper.
-Roses, Lys, peut-être citron et ...romarin?

Je me tournais vers ma mère qui ne retira pas pas ses mains. Je sautillais sur place, gamine impatiente de découvrir la surprise de sa maman.
-Bon aller fis-je impatiente, S'il te plait! Laisse moi regarder!
Je lui souris attendant de recouvrer la vue.

A nos éclats de rire communs, je remarquais à présent que ma fille m’avait manqué encore plus que je ne le croyais. Un tel vide dans mon cœur s’était dessiné lorsqu’elle et son frère étaient restés en retrait pendant que j’aménageais notre nouvelle demeure, et ce n’est qu’en ces instants de complicité retrouvés que je pouvais découvrir à quel point il avait été immense…

Heureuse donc d’avoir ma fille près de moi, je la guidai lentement vers la maison puis une fois passé la porte vitrée l’emmenai jusqu’au centre du salon. Plus patiente qu’une enfant dont le bon devoir allait lui valoir une délicieuse friandise, je trépignais d’impatience à l’idée de faire apparaître devant les yeux de Céleste notre nouveau lieu de vie. J’étais certaine qu’elle allait adorer même si j’étais consciente qu’au vue de notre passion pour la décoration cette pièce ne garderait pas la même apparence au fil des mois.

Contemplant une dernière fois l’intérieur, je me félicitais néanmoins intérieurement alors que tout à coup, Céleste annonça :

-Roses, Lys, peut-être citron et ...romarin?

Un large sourire se posa alors sur mon visage. Elle était la digne fille de sa mère : aussi sensible aux parfums enivrants des plantes que moi, elle me prouvait une fois de plus à quel point nous nous ressemblions. Avec bonheur, je lui répondis d’une voix chantante :

- Excellent ! N’ai-je donc vraiment plus pour toi aucun secret dans mes choix de flagrances ?

Elle se retourna alors vers moi, visiblement joyeuse et sautillant sur place tant elle était impatience. Pendant ce temps je me contentai de garder délicatement posé sur mes paupières mes mains, le désir de découverte qui montait en elle la rendait si belle avec ce sourire d’ange qui illuminait son visage. Je restais muette devant une telle vision, je l’aimais tant.

-Bon aller, fit-elle impatiente. S'il te plait! Laisses-moi regarder!

Je ris alors de la voir si pétillante.

- Mmhhh… Je ne sais pas… dis-je sur un ton joueur. Allez puisque tu es si impatiente ! annonçais-je en la faisant se retourner. Voici notre chez nous !

Lui laissant la vue libre, ses yeux s’ouvrirent et analysèrent la pièce avec émerveillement. Cette lueur si particulièrement qui venait d’illuminer son regard était si plaisant à voir…

Un miaulement se fit alors entendre tandis que nous vîmes toutes deux ma belle persanne se diriger vers Céleste et se frotter avec affection à ses chevilles. Nos regards se croisèrent et nous eurent toutes deux un léger éclat de rire avant que j’ajoute :

- Même Bastet est heureuse de te revoir, tu vois à quel point tu nous a manqué !

Puis jetant un coup d’œil au salon, je lui demandais sans lire dans ses émotions :

- Alors dis-moi comment trouves-tu notre demeure ?

J’attendais sa réponse en me mordant légèrement la lèvre inférieure, j’avais tellement envie que cela lui plaise : après tout ne pouvons-nous pas nous épanouir uniquement dans un environnement que nous aimons ?





[HRP : Désolée pour le retard mais j'avais peu d'inspiration pour continuer et même là je ne suis pas fière de ce que j'ai fait. Je te promets d'essayer de faire mieux la prochaine fois.]

- Excellent ! N’ai-je donc vraiment plus pour toi aucun secret dans mes choix de flagrances ?
Oui! J'avais vu juste! Une pleine satisfaction s'empara de moi.
En effet, je n'étais pas peu fière d'avoir réussi sachant que ma mère aurait pu me piéger, même si j'en doutais fortement. C'était comme si son sang coulait dans mes veines, -ce qui est presque vrai si on n'y regardait un peu plus puisqu'elle m'a transformée- comme si j'avais hérité de ses dons avec la nature.

Quand elle enleva enfin ses mains, je découvris un sublime salon clair et ensoleillé. Un grand sourire s'étira sur mes lèvres.
Les murs beige, le canapé clair, les meubles en bois, toutes ces fleurs et ces baies vitrées qui laissaient transparaitre le jardin et la volière pour être plus près encore de la nature, cela était tout bonnement merveilleux.

Soudain, un miaulement me sortit de ma contemplation. Je vis alors Bastet, la magnifique persane de maman, venir se frotter affectueusement sur mes jambes. Nous rigolâmes en entendant le ronronnement de la chatte.
- Même Bastet est heureuse de te revoir, tu vois à quel point tu nous a manqué !

Je pris Bastet dans mes bras et me mis à la caresser sur le ventre. Son ronronnement s'amplifia. Ça me détendait, et j'étais heureuse.
Puis, maman me demanda comme inquiète ce que je pensais de cette demeure.

-C'est tout bonnement magnifique! Tu as fait des merveille! Dis en lui embrassant la joue.


[HRP : Ne t'inquiète pas, il était très bien!]

Instantanéement, lorsque je lui découvris les yeux : son sentiment d'impatience se transforma en un émerveillement très touchant. Je sentais en moi sa joie immense d'enfin pouvoir explorer sa nouvelle demeure. Son regard glissait ainsi sur l'intégralité de la pièce tandis que je voyais briller dans ses yeux dorés cette étincelle si particulière qui me prouvait qu'elle était sous le charme.

Heureuse, je pouvais l'être. J'avais parfaitement conscience que chaque déménagement était un déchirement, un déracinement et que ce n'était pas simple pour Céleste qui était sans doute de nous trois la plus fragile. la plus timide, et que changer continuellement de vie était loin d'être apaisant pour elle. Riant toutes deux lorsque Bastet vînt se câliner à ma fille, celle-ci la prit dans ses bras avec affection. Décidément nous nous ressemblions beaucoup, une mère et une fille qui pouvaient être fières de leur relation.

Toujours aussi pétillante, elle ne tarda pas à me confirmer mes ressentis même si l'inquiétude que quelque chose ne lui plaise pas continuait de rôder en moi :

-C'est tout bonnement magnifique! Tu as fait des merveilles !

A peine ces phrases furent-elles prononcées qu'un sourire se posa sur mes lèvres rosées. J'aimais quand elle parassait si épanouie et que le bonheur pouvait se lire si aisément en elle. Repensant soudain au petit paquet que je lui avais réservé et mon impatience ne pouvant plus y tenir je lui dis :

- Tu ne peux pas savoir comme cela me fait plaisir que tu apprécies ma décoration ! Tu m'aideras à pauffiner j'espère.

Puis j'ajoutais, mon regard tout à coup enjoué :

- J'ai une petite surprise pour toi, attends je reviens.

Il n'en fallu que quelques secondes pour qu'à vitesse vampirique et de mes pas légers, j'aille dans sa chambre et en revient avec un joli paquet enrubané dans mes mains. Depuis bien longtemps maintenant je savais qu'elle attendait ce présent et j'espérais de tout coeur que j'avais fait le bon choix : mais je lui faisais confiance et acquérir un peu d'indépendance lui serait salutaire dans cette période de changement, j'en étais certaine.

Excitée comme une gamine, j'avançais doucement vers elle et échangeant délicatement Bastet contre ce cadeau, je le lui déposais dans les mains. Petit cube de couleur rose-prune entourée d'un ruban blanc perlé d'argent dont émanait un petit tintement quand je lui donnais. Un large sourire, j'attendais qu'elle déballe mon présent. J'avais hâte de voir son visage s'illuminer lorsqu'elle comprendrait que j'avais enfin décidé de l'exaucer :

- Alors qu'attends-tu donc ? Moi aussi j'ai envie de savoir ce qu'il renferme, lui dis-je en lui adressant un clin d'oeil.

Immobile, j'attendais qu'elle ouvre son cadeau tout en croisant les doigts bien forts qu'il lui plaise...





HRP :

Spoiler:

Mes yeux étaient rivés sur le petit paquet aux couleurs féériques lorsque ma fille, un sourire posé sur ses lèvres, le secoua. Un petit tintement, un soupçon d'impatience se frayant une place dans le bonheur qui animait Céleste, et voilà qu'elle défaisait déjà avec une lenteur désopillante pour une immortelle le ruban qui encerclait le présent : il fallait croire que j'étais plus pressée qu'elle de voir sa réaction, elle qui avait tant attendu ce gage de liberté allait être comblée. C'est donc avec hâte que j'attendai qu'elle déballe mon cadeau, faisant durer le suspens elle me jetait quelques regards taquins qui tentaient de deviner ce qui pouvait bien se cacher dans une si petite boîte !

Enfin, un dernier geste eut raison de l'emballage qui dévoila à ma fille chérie un écrin tel qu'on aurait pu trouver que dans une bijouterie hupée : même si j'avais moi-même disposé sa surprise à l'intérieur en espérant tromper son intuition si développée, je me doutais à cet instant que le tintement métalique qui avait retenti avait dû en trahir en quelques mesures le contenu. Néanmoins toujours aussi pleine d'enthousiasme, j'en tapai légèrement dans les mains, à la fois encouragements et félicitations avant l'heure, telle une gamine qui un matin de Noël ne pouvait plus y tenir sans aller s'émerveiller des joujous au pied du sapin.

Et, soudain, Céleste ouvrit avec précaution l'écrin et y découvrit les clés qu'elle avait attendues depuis tant d'années : des clés de voiture qui lui offriraient une plus grande liberté et lui prouveraient ma confiance filiale que j'avais en elle. Sautant littérallement de joie, elle vînt me serrer dans ses bras tandis que la pauvre Bastet, coinçée entre nos deux corps de marbre, eut un petit miaulement désaprobateur qui ne fit qu'emplifier nos rires et notre bonne humeur.

-Oh je suis tellement heureuse!! Me dit-elle en m'embrassant.

Resplendissante, elle sautillait dans tous les sens tandis que je lui répondai :

- Qu'est-ce que je suis contente que ça te plaise tant !

-Je peux la voir?

Sans attendre ma réponse ni même une indication ou un mouvement de ma part, je la vis partir vers une porte adjacente et s'éclaffai d'avance lorsqu'elle l'ouvrit à la volée : sans doute pensait-elle y découvrir sa voiture flambante neuve et au lieu de cela elle se retrouva face à un capharnaum sans nom mêlant les balais aux plumeaux ! Toutes deux prisent d'une crise de rire communicative alors qu'elle tentait de dissimuler son fiasco en refermant le cellier. Ne pouvant que m'émerveiller de voir ma fille aussi active, heureuse et le visage rayonnant d'impatience, mon sourire tout comme mon rire cristallin ne pouvaient me quitter : à ce moment-là, je réalisai que nous n'avions vécu de pareils moments de détente depuis bien longtemps et que cette nouvelle ville représentait réellement une opportunité pour repartir de l'avant, pour nous épanouir encore davantage.

Un regard de supplication, lorsqu'elle se tourna vers moi après avoir balayer des yeux le petit couloir adjacent au salon, suffit à me faire craquer. Gardant mes traits réflétant mon amour maternel pour Céleste, je lui pris alors la main et la conduisit devant une autre porte à quelques pas de celle de l'entrée et de celle qu'elle avait précédemment prise pour celle du garage :

- Voilà où se trouve ton cadeau ! Mais tu sais si tu n'en veux pas, je peux te l'échanger ! plaisantai-je rien que pour voir ses pupilles pétiller encore de leurs étincelles d'euphorie.

Alors qu'elle découvrait son cadeau tant attendu, je la contemplai : elle, ma fille chérie... Si belle, si douce, si fragile,...

Le drap blanc dont j'avais entouré le cadeau de ma fille chérie brillait légèrement dans l'obscurité du garage alors que déjà Céleste s'approchait avec une impatience nettement perceptible de l'objet de ses désirs.De mon côté, je préfèrais rester à l'écart dans l'encadrure de la porte de manière à mieux pouvoir contempler le sourire qui allait, j'en étais sûre, se poser sur ses lèvres framboises d'ici quelques instants. Et c'est ce qu'il se passa.

D'un geste vif, les yeux pétillants d'étoiles, elle découvrit le présent que je m'éais évertuée à dissimuler avec le maximum d'habileté. Le bonheur que je lisais en elle était tout bonnement magnifique, apaisant, réjouissant.

-Elle est superbe!! Merci! me dit-elle alors qu'elle venait de sauter dans mes bras.

Heureuse, je la serrai contre moi en profitant intensément de ce merveilleux moment de complicité . Celui-ci finit par contre beaucoup trop tôt à mon goût : un curieux sentiment d'une mélancolie mêlée de tristesse venait de l'envahir, la privant de sa volonté et de son enthousiasme. Si Gabriel avait été là, j'aurais presque pu le soupçonner d'avoir utiliser son don sur sa soeur, mais il n'était pas là et c'est bien son absence qui devait développer chez elle ce malaise profond et muet qui la poussa à se refermer quand elle se rendit compte qu'il n'était pas là pour partager son bonheur :

-Je l'essaierais plus tard. Je vais aller défaire ma valise et prendre un douche. Tu viendras avec moi l'essayer?

- Mais bien sûr ma chérie ! Gabriel s'y joindra sans doute s'il rentre un temps, lui précisai-je avec un clin d'oeil. que j'espérai encourageant.

M'envoyant un dernier sourire suite à ma remarque qui n'avait apparemment pas suffit à lui redonner sa joie de vivre, je la vis partir vers l'étage pour découvrir sa chambre. L'absence de son frère pesait à chacune d'entre nous et posait sur le visage de Céleste cette mine triste qui trouvait écho en moi. Désormais seule avec mes pensées, je refermai la porte du garage avant de me diriger vers le salon en attrapant délicatement Bastet au passage, puis me lovant dans une couverture je me perdis dans mes songes...

Spoiler: