L’âme torturé qui représentait l’être que j’étais semblait enfin pouvoir recommencer à vivre, à rire et à aimer. Aimer, j’avais l’impression que ce mot, ce verbe hantait ma vie depuis l’arrivée de Bella, il ne me lâchait pas et me suivait dans n’importe quel lieu où je pouvais poser les pieds. Ca me semblait d’un côté tellement nouveau et pourtant si familier… Une sensation que je m’habituerais sûrement jamais à ressentir ! Quelle étrangeté que les émotions. Jasper devait connaitre ça mieux que tout le monde, après tout il avait la capacité de les manipuler à sa guise. De nombreuse fois il m’avait aidé à calmer Bella lorsqu’elle paniquait suite au monstrueuse fête organisée par Alice en son honneur ! Chaque membre de notre famille, car c’est aujourd’hui aussi la sienne, avait été présent pour nous à chaque nouvelle étape. Ca commençait par la traque de James, celle de Victoria, notre mariage, notre bébé Renesmée et la défense contre la meute de Sam qui en voulait à la vie de ma femme et de ma fille. J’ai l’impression d’en oublier tellement. Mais qu’importe, le plus important est ceux à quoi nous sommes arrivé aujourd’hui. Rosalie, malgré sa mauvaise humeur du moment, avait été une aide très précieuse et jamais je ne pourrais autant la remercier pour ce quelle à fait, le travail accomplie et l’aide apporté à Bella concernant Renesmée. Elle s’est montré formidable au point que je l’admets, je la verrais bien maman… Je comprends et partage sa peine de ne pas avoir eu d’enfant, puisque j’ai eu le loisir de gouter à la paternité et que si on me l’enlevait, ce serait comme arraché mon cœur et me tué encore et encore. Ma fille était tout pour moi, tout comme elle était l’astre de lumière qui régissait le monde de Jacob, mon ami. Il fallait que je l’appel celui là d’ailleurs… J’avais une nouvelle à lui annoncer qui je suis sûr, le mettrais de la meilleure humeur qui soit ! Il sautillerait presque sur place à mon annonce et serait plus que ravis que Bella lâche un peu sa fille et la lui confit. Il était imprégné, quoi de plus normal que de passer du temps avec celle qu’il aimait plus que sa propre vie loin de ses vampires de parent ?

Pour une fois que ce n’était pas une plaisanterie… Je me rappel qu’il l’avait mal pris quand il avait finit par comprendre qu’on resterait au côté de Renesmée, avec lui. Un contrôle parental efficace s’impose lorsque votre fille est encore jeune ! Je plaisante bien sur, Jacob était devenu pour moi comme un frère, prouvant sa loyauté, allant jusqu’à trahir les siens pour sauver ma femme et sa meilleure amie, Bella. Je lui étais à jamais reconnaissant et lui accordais toute la confiance qu’il m’était donné d’avoir pour quelqu’un.

Bella préparait les valises l’air préssé de partir, elle ne pouvait pas l’être autant que moi. J’en doutais. Cette fois ce serait merveilleux, aucun faux pas car je ne pouvais pas la faire souffrir, je ne pouvais pas risquer de la tuer en l’embrassant trop fort. Je pouvais la serrer autant que je le désirais entre mes bras sans lui casser plusieurs côtes. Aucun bleu n’apparaîtrait sur son corps et pour une fois, la chambre d’Esmée resterait intacte. Mon attention serait reportée sur Bella et non plus sur les meubles… Au moins les gens du ménage n’auront pas trop de chose à faire pour une fois et je suis sûr que la petite femme qui avait dit que Bella mourrait sera très surprise de la revoir en forme !

Les valises étaient presque terminées lorsque Bella me demanda confirmation :

- Donc Mon Amour nous partons mercredi et restons sur l’île d’Esmée pour trois jours ?

Je la regardais avec un sourire, bien trop heureux d’avoir eu trois petits jours en sa compagnie et lui répondit :

– Oui mon amour, sauf si tu m’autorise à te kidnapper plus longtemps ?

Je souris à ma phrase quelques aux airs quelques peu enfantins. Bien sur moi aussi je m’inquieterais pour ma fille, elle me manquerait comme personne, mais il était agréable de se ressourcer seul auprès de son épouse le temps d’une semaine.

– Une semaine serait parfait je pense… Qu’en dis tu ?

Pour appuyer mes mots qui cette fois était passible d’être refusé, je me dirigeais vers Bella et l’entourait de mes bras puis déposa un léger baiser dans son cou avant de laisser appuyer ma tête sur son épaule. Ma Bella, son parfum me donnait toujours plus envie de la serrer contre moi, je crois que je ne pourrais jamais m’en lasser, oh dieu que non !

Hum… je ne sais pas… dit-elle en affichant toujours son petit sourire lui faisant comprendre que la partie était gagnée pour lui avant même qu’elle se soit jouée.

Edward en était heureux, satisfait et tout un tas d’autres termes signifiant la même chose. Il la regarda faire les valises et fut tellement pressé qu’il lui donna lui-même les vêtements pouvant lui servir.

Une semaine serait parfaite Mon Amour, mais tu n’obtiendras pas plus longtemps. répondit Bella enfin en souriant.

Une semaine au lieu de trois jours seraient amplement suffisant. Il était heureux de pouvoir partir avec elle et le lui montra. De son téléphone portable il commanda les billets d’avion et les véhicules qui les conduiraient tout droit vers l’ile d’Esmée. Un endroit merveilleux où il pourrait vivre leur amour au grand jour et se rappeler tant de bon souvenir. C’était l’ile où avait été conçue leur merveilleuse fille, il était dommage qu’il ne puisse recommencer une fois vampire… Au pire, s’il désirait donner une petite sœur ou un petit frère à Renesmée, il pourrait toujours penser à l’adoption, mais ça restait une solution très compliqué et Edward n’était pas sur que ça lui plairait tant que ça. Ce serait exposé la vie d’un enfant humain à des vampires et à des loups à longueur de temps, puis viendrait le moment où il réagirait mal puisqu’il se sentirait différent de sa famille. En somme une mauvaise idée qu’il venait d’avoir. Ca risquais d’ajouter des conflits entre la famille Volturi et la sienne. Il n’en désirait pas davantage.

Edward utilisa ensuite son téléphone pour appeler Jacob, il prononça que quelques mots avant de raccrocher :

– Jacob, c’est Edward. Tu es disponible ? Bien, j’arrive tout de suite.

Edward regarda Bella. Leur valise était déjà prête mais il ne partait que dans deux jours. A moins qu’il ne parte maintenant… Il lui soumit l’idée.

– Bella, mon amour, je vais voir Jacob. Je reviens tout à l’heure je n’en ai pas pour longtemps.

Il l’embrassa et rajouta ensuite avant de prendre ses clefs de voiture :

– Mon amour, serais tu d’accord pour partir ce soir ? On commencerait ainsi très vite notre semaine en amoureux, et tu n’imagine pas comme je suis pressée de me retrouver seul à seul avec toi.

Il se blottit dans ses bras et embrassa son front. Son regard se plongea dans le sien, il n’avait jamais été aussi amoureux que maintenant.

Edward avait raccroché d’avec Jacob sans lui avoir soufflé d’avantage sur le sujet de leur rencontre. Il devait se demander ce qu’il pouvait avoir fait ou pas fait, ou bien il se douterait du sujet. Après tout je lui en avais soufflé un mot en privée il y a quelques temps de ça.

Bella m’adressa à nouveau la parole, peut être un brin de question dans sa phrase que je choisis volontairement de laisser de côté. Elle avait peut être un doute sur mon petit mensonge, mais ça avait été la seule solution pour que je puisse la convaincre de partir en ma compagnie. Que ne fallait t-il pas faire pour arriver à être avec celle qui prenait la place dans chaque cellule de mon cœur !

Oui Mon Cœur, mais à la condition que l’on puisse voir Renesmée avant de partir, je ne veux pas prendre l’avion sans lui avoir d’abord dit au revoir. Va voir Jacob, il sera ravi d’apprendre que c’est sûr et certain qu’il garda sa petite princesse.

Bella était triste, je l’étais aussi mais ce n’était pas un adieu mais uniquement un petit aurevoir pour une semaine à deux.

– Renesmée est en train de préparer son sac, elle devrait arriver d’une minute à l’autre pour te faire un bisou. Je vais l’emmener directement voir Jacob. Il nous attends.

J’étais conscient que ça allait vite mais j’étais tellement pressé de l’avoir rien que pour moi que j’avais accéléré notre départ et retardé notre retour. Une semaine au paradis, j’étais le plus comblé des hommes.

C’est alors que notre petite Renesmée arriva avec son bagage à la main et sa peluche, elle me fit sourire et sans l’accabler davantage, je me saisis de son sac et le portait à mon épaule. J’embrassais sa joue toute fraiche et la portait jusque sa maman.

Renesmée semblait triste de nous quitter, mais ce qu’elle ignorait, c’est qu’elle ne voudrait plus retourner à la maison une fois qu’elle aurait partagée une semaine avec Jacob. Elle ferait probablement un caprice car elle ne voudrait pas le quitter. Edward sourit à sa fille et déposa encore un baiser sur sa joue.

- J'espère que vous vous amuserez bien pendant ces vacances ! Et puis de toute façon Jacob me gardera, donc j'aurai pas le temps de m'ennuyer et vous non plus d'ailleurs !

Un sourire adorable, magnifique même, se déposa sur ses lèvres de petite fille. Elle avait raison sur le fait qu’avec Jacob, elle ne s’ennuyerait pas une seule seconde. Jacob était quelqu’un d’extraordinaire, et c’est bien la raison première qui m’avait poussé à le détester lorsque nous nous sommes rencontrés. Son amour pour ma Bella avait été la seconde… Mais à présent, je le connaissais au plus profond de son être, je le connaissais tel qu’il était, un ami formidable, un frère.

Il faisait partit de notre famille et bien que ça me gêne qu’il se soit imprégné de ma petite fille, je ne m’y oppose pas, du moment qu’il ne nous l’arrache pas. Je ne veux pas la perdre, c’est mon nouveau bonheur, une vie qui m’est offerte alors que jamais je n’aurais cru pouvoir y avoir accès, jamais je ne me serait permis d’y rêver. La vie m’avait comblé, tout d’abord Bella, maintenant Renesmée et surtout une famille aux liens soudés pour l’éternité.

- Mais c'est promis un jour vous m'y emmènerai à cette île, un pas vrai ?

Sa phrase m’apporta le sourire aux lèvres, je me retiens de rire car ça me rappelait vaguement la solution que j’avais proposée à Bella lors de la soirée d’Halloween. Je lui avais dit que si elle le souhaitait, on emmènerait Jacob et Renesmée avec nous, comme ça ils ne nous quitteraient pas. Bien qu’au fond de moi je doute fort que Jacob ait accepté ! Il y a des limites à tout, dit-on.
C’est sa maman qui se chargea de lui apporter une réponse.

– Oui promis Ma Princesse, bientôt nous retournerons sur l’île d’Esmée et tu nous accompagneras. Bien sûr que tu ne t’ennuieras pas et Jacob va être ravie d’apprendre qu’il va pouvoir te garder pour lui tout seul pendant une semaine.

Je les regardais sans prononcer un mot. Il allait falloir qu’on y aille, Renesmée et moi-même. J’observais Bella qui suite à une grande inspiration, prononça ces mots :

– Alors tu es prête, on y va ?

Bella parlait doucement, différemment de d’habitude. J’aurais tant voulu que mon idée la rende heureuse. J’en perdis alors ma joie de la voir ainsi, ça me « brisait le cœur ». Je baissais les yeux sur le sol, ne sachant quoi dire, j’étais un monstre d’arracher Renesmée à sa mère, je m’en voulais soudain d’être si égoïste et de penser à mon bonheur avant de penser au sien. Alors je m’assis sur le lit, mettant mon visage dans mes mains, adoptant une position de réflexion totale. C’est alors que mon téléphone sonna, je vis « Jacob » s’afficher sur le petit écran, il devait s’impatienter. Alors sans hésiter, continuant dans ma première idée, je me relevais et me dirigeais vers Bella.

– Bella, il est temps que j’emmène Renesmée. Attends moi à la maison, je n’en aurais pas pour longtemps. Préviens Carlisle et Esmée, Alice et les autres aussi que l’on part qu’une petite semaine et que si besoin, on est joignable sur mon téléphone. Je t’aime ma Bella.

Je lui pris des bras notre fille et remit en place son sac sur mon dos avant d’embrasser au front Bella. Cette fois ci on y allait. D’un pas normal on sortait tous les deux de la pièce, me retournais et fit un clin d’œil à ma Bella, lui signifiant que ce soir, nous serions tous les deux blottit dans le noir, direction l’ile d’Esmée. Puis, je sortis de la maison et installais ma fille dans la voiture, l’attachant. Une fois que ceci fut fait, nous primes la route direction La Push.