Rien n’étais plus grisant et plus succulent pour l’âme d’un guerrier que de passer la majorité de ses nuits et de ses jours à combattre, à s’entrainer, à sentir le poids des armes dans sa main et à en apprécier chaque mouvement dans l’air. Rafaël vivait pour le combat, il aimait sentir le moindre de ses muscles se durcir pour devenir invincible : il appréciait qu’on l’admire, qu’on le respecte et qu’on lui demande des faveurs. Il était comme possédé par Mars, le dieu de la guerre, si bien qu’il se considérait comme son bras droit, comme son fils direct semé au milieu des humains sous un statut de vampire, comme s’il était un demi-dieu vivant. De plus, il faisait partit désormais d’une puissante et magnifique famille royale, crainte de par le monde entier. N’avait t-il pas l’étoffe d’un dieu ? Il en avait la beauté, le courage, la force, l’intelligence, la vitesse… Il était puissant. Aucun humain ne faisait le poids, il avait le droit de vie ou de mort sur quiconque bravait son autorité de chef. Peut-être avait t-il gagné la grosse tête en devenant vampire, mais lorsque l’on est prince chez les humains et que l’on devient membre prestigieux d’une famille royale une fois transformé en vampire, on ne peut que se sentir différent.

Il était loin du caractère qu’il avait eu lorsqu’il était encore pur et simple, lorsqu’il était humain. Son cœur bon lui avait attiré la sympathie de nombreux gens, le respect et l’admiration. Il était un prince au cœur pur, loin des tortures innocentes et des injustices. Le venin de vampire avait pervertit son âme, le poussant à devenir maitre de tous, lui intimant l’ordre de plaire à ses nouveaux maitres, en particulier à Aro. Il lui devait tout. Ce qui avait influencé son changement fut surtout le fait qu’il fut totalement rejeté de ceux qu’il avait longuement défendu et appelé « ami » au cours de ses dernières années humaines, son nouveau statut de vampire lui avait fait comprendre qu’il n’avait été qu’un objet de protection et d’amusement de la part de ses pairs et il l’avait très mal pris. Quoi de plus normal ? Pourtant, son cœur qui autrefois prônait la bonté, lui avait interdit de se venger de ceux qu’il appelait : ses frères.

Il en avait tout de même gardé un, le temps lui ayant pris ceux de sa véritable famille. Celui-ci se nommait : Maixent Dorness, un jeune homme aussi pur qu'un diamant et dont l'âme ressemble à la plus brute et la plus brillante des pierres. Il avait à son souvenir les cheveux d'un noir de jais et les yeux tout aussi foncé, la peau délicatement ambrée et des gestes plutôt vif. Un vaillant et courageux soldat qui malgré son nouvel état de vampire, l’avait secouru et aidé durant ces trois jours puis les lunes suivante jusqu’à ce qu’il rejoigne les Volturi. Il n’avait pas peur de lui et le considérait à juste titre comme son mentor et son ami. Maixent l’avait sauvé des épées des traitres de son ancienne vie et pour cela à jamais Rafaël lui serait reconnaissant. Il espérait le retrouver parmi sa nouvelle famille un jour, au château des Volturi, sous la même apparence que lui : celle d’un demi-dieu.

Ses pensées volèrent en morceau. Il s’arrêta de penser et ferma les yeux pour gagner la concentration qui lui permettrais de commencer son entrainement ; Comme chaque jour il le pratiquait seul mais pour une fois, il avait eu une demande de la belle Sayuri Volturi. Elle voulait apprendre à combattre, apparemment, bien qu’il ne soit pas totalement dupe et sache par avance qu’elle désirait être à ses côtés. Il eu un sourire amusé sur ses lèvres lorsqu’il entendit le pas de la demoiselle non loin de la salle d’entrainement. Il n’avait pas fait d’effort particulier pour elle, il n’en ferait pour aucune femme d’ailleurs, restant le torse nu pour l’entrainement. Elle serait déstabilisée, quoi de mieux pour triompher ? Il se voyait déjà face à elle, à terre, la regardant de ses yeux rubis.

Rafaël s’appuya sur le mur en pierre derrière lui et croisa les bras, attendant qu’elle se décide à rentrer dans la salle. Malgré tout, lorsqu'il la vit il fut agréablement surpris de voir qu'elle avait pris une tenue plutôt pratique et non provocante, quoique... légèrement quand même. Il en fut satisfait et amusé à la fois. C'est avec ce même sourire posé sur ses lèvres pâle qu'il ouvrit le bal en annonçant :

- Il me semblait t'avoir annoncé que l'entrainement débuterais avant l'aube, et non pas après le levée du soleil très cher. Ton retard me déçoit, j'espère qu'il n'en sera pas de même de ta première leçon de combat ce matin. Montre moi un peu ce que tu sais faire... Dit-il d'une voix sûr et provocante.

Le défis animait son âme et lui permettait de vivre chaque jour de nouveau mystère, de nouvelle aventure. Rafaël appréciait la venue de la demoiselle dans cette salle, il attendait maintenant la suite avec une impatience de guerrier cachée derrière un bouclier physique plutôt impressionnant.