Forks, sa pluie et notre villa,... Oui, toutes ces petites choses qui font notre quotidien et dont on ne voit même plus l'importance au bout d'un certain temps m'avaient manqué depuis que nous avions pris des vacances prolongées en Alaska. Retrouver enfin son chez-soi était une des sensations les plus belles, et celle de pouvoir à nouveau serrer dans ses bras ceux qui comptent : ma famille, et surtout Esmée et Carlisle qui avait eu le courage de venir nous tirer de notre exil, sans compter Emmett et Rosalie qui avaient dû se sentir bien seuls... Avec cette dernière, une conversation s'imposait, je le savais.

Seulement avant de prendre les problèmes individuellement j'espérais pouvoir rapprocher les membres Cullen et une des prochaines fêtes figurant sur le calendrier aurait bien pu en être l'occasion.

C'est donc ainsi rêveuse que je vis mon tendre époux grimper les marches de l'escaliers, valises à la main. Le voyage avait été long et malgré l'envie que nous avions d'être tous réunis, le besoin d'un minimum de repos s'imposait et cela même si nous savions que nous ne fermerions pas l'oeil. Doucement, je me levai donc du sofa blanc sur lequel je m'étais installée quelques instants pour lire une histoire à ma nièce et parler avec Bella pendant que les hommes vidaient de nos bien trop nombreux bagages les voitures et je montai à mon tour à l'étage. Là, trop désireuse de rejoindre mon amour mais aussi toujours mon esprit flottant vers des projets festifs, je renversai presque Edward vu mon inattention et me sauvai vite dans ma chambre rejoindre mon mari tout en lancant un sourire malicieux à mon frère avant même qu'il ait eu le temps de m'envoyer une de nos légendaires boutades.

Les idées bouillonaient lorsque je franchis la porte et que je fermai celle-ci presque aussitôt. Puis, je sautai littéralement sur mon mari adoré qui ne m'avait pas vu venir : *au moins, cela prouvait bien qu'il ne me piquait pas mon job de voyante officielle des Cullen* songeai-je avec un amusement qui déposa sur mes lèvres un sourire espiègle. enfin nous allions pouvoir passé une magnifique soirée tout les deux, même si j'avais conscience qu'il fallait que je lui fasse part des idées qui avaient germé en moi et dont j'étais sûre qu'Edward m'avait presque démasquée.

Mes yeux scintillaient lorsque Jasper se tourna vers moi, visiblement aussi heureux de retrouver sa femme que je l'étais de retrouver mon homme. Toutefois, ses paroles prouvèrent que je ne pouvais décidément rien lui cacher :

- Ne me dis pas que tu penses à ce que je penses pour Halloween ma chérie.

Si j'avais été humaine, je pense qu'à la manière de Bella il y a encore peu de temps, j'aurais rougi. Celui qui partageait ma vie depuis de nombreuses décénnies me connaissait vraiment trop bien. Ne pouvant me résoudre plus longtemps à lui dissimuler les idées qui arrivaient à foison dans mon esprit en ébullition, je lui répondis :

- A vrai dire...

Prenant un air pensif, je m'amusai à le faire attendre quelques secondes avant d'ajouter sur le ton de la plaisanterie :

- Jasper, avoue que tu as le même don qu'Edward à la fin !

Des éclats de rire remplirent alors la pièce aux grandes vitres de verre qui brisaient l'espace, se mêlant ensemble dans une sonorité particulière que certains humains auraient pu confondre avec le chant tant nos voix étaient charmantes : encore un détail de notre condition vampirique que je n'avais pas noté depuis lontemps... Mais après tout ce n'était pas désagréable !

Néanmoins, derrière cette bonne humeur illusoire, je savais que ma moitié n'était guère motivée par ce que je venais de lui annoncer. Etre dans des espaces publics, clos et où beaucoup d'êtres vivants circulent étaient toujours un défi pour celui que j'aimais : ma confiance en lui était totale et j'étais persuadée qu'avec le temps il finirait par y devenir aussi résistant que nous autres, il en était capable et plus important que tout je l'aimais. C'est donc avec un air rassurant que je lui annoncai en levant les yeux au ciel pour donner plus de théâtralité à ma réplique :

- J'ai bien conscience que cette nouvelle ne te surprend pas et que, comme d'habitude, personne dans cette maison ne va me comprendre. Pourtant j'ai le pressentiement que cette soirée serait l'occasion rêvée de réunir notre famille et de nous amuser après les longues réflexions que nous avons menées depuis plusieurs semaines... Et ne me dis pas qu'aucun de nous n'a besoin d'une de mes fêtes pour se changer les idées ! On a toujours besoin de mes fêtes, plaisantai-je en y mettant tout de même un brin de sérieux.

Mes yeux implorant parlaient sans doute pour moi, tandis que gentiment je m'asseyai sur notre lit en entraînant Jasper à ma suite. Même si cet événement était à mon sens particulièrement adapté à la situation, le soutien de mon mari était primordial pour moi et dans mon coeur...

Spoiler: